Egypte: Les services de sécurité interrompent un meeting électoral: 30 partisans des Frères musulmans blessés, 13 d'entre eux arrêtés à l'hôpital
Samedi 29 mai 2010, dans l'après-midi, les forces de sécurité dirigées par l'inspecteur Gamal Abdel Ati et le Chef du service d'investigations de la police d'Abu Homs ont attaqué avec des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc des partisans de Mohamed Awad Al-Zayat, candidat des Frères musulmans aux élections du Conseil de la Shurah. Bilan de l'opération: 30 blessés. La plupart d'entre eux, transférés à l'hôpital d'Abu Homs, se trouvent dans un état critique.
Cette attaque précède la visite d'Ahmed Abu Ezz, "responsable" du Parti national démocratique, dans les villes d'Abu Homs, Housh Issa et Abu Al-Mattamir dans le gouvernorat d'Al-Baheira. Son déplacement devait coïncider avec l'organisation d'un congrès sur les stratégies électorales à adopter pour faire front au candidat des Frères musulmans, congrès auquel les journalistes ne peuvent pas assister.
Lors de la même attaque, les forces de sécurité ont enlevé deux membres importants de l'équipe juridique d'Al-Zayat: Gamil Deif et Ali Adeeb.
Selon nos sources, certaines des personnes blessées lors de l'attaque se trouvent actuellement dans un état critique et 3 personnes ont été transférées à l'hôpital universitaire d'Alexandrie. L'un d'eux a perdu l'usage d'un oeil à la suite de la fusillade. Certains blessés, accusés d'avoir agressé des membres des services de sécurité, ont été arrêtés à l'hôpital d'Abu Homs.
Dimanche 30 mai 2010, les forces de sécurité dirigées par Amr Allam, chef du service d'invertigations de la police d'Abu Homs, ont pénétré dans l'hôpital d'Abu Homs et ont enlevé 13 des personnnes hospitalisées pour les blessures causées par l'attaque de la veille. Les forces de sécurité ont commencé par arracher leur arracher leurs badges de patients. Si les victimes ont été kidnappées,c'est pour être présentées devant le procureur général d'Abu Homs pour agression des forces de l'ordre et de la police des moeurs et pour avoir détruit un véhicule de police. Cette version officielle est contredite par des témoins qui affirment avoir vu le chef Amr Allam et un groupe d'indics s'acharner sur une voiture de police. Si les services de sécurité se sont mis à casser ce véhicule c'est sans aucun doute dans le but de fabriquer de fausses preuves pour corroborer leurs accusations.
Les témoins rapportent que le chef Amr Allam et son équipe ont rempli un rapport officiel avec Alaa Al-Din Shawky, agent de police d'Abu Homs. De faux rapports médicaux attestant de l'agression de quatre agents de sécurité auraient été établis pour pouvoir accuser les personnes hospitalisées d'agression et de destruction de véhicule de police. Selon nos sources, de nombreuses personnes travaillant au sein de l'équipe juridique de Mohamed Al-Zayat, devraient être présentées au parquet au cours de l'enquête, en qualité de témoins.