Egypte : Disparition forcée de M. Nasr Al Sayed Hassan Nasr depuis le 28 avril 2010

Après avoir procédé à une perquisition sans mandat de justice au domicile de M. Nasr deux jours avant, les agents de la sûreté de l’Etat lui ont demandé de se présenter à leur poste le plus rapidement possible, ce qu'il a fait le 28 avril 2010. Il a immédiatement été arrêté et a disparu depuis.


Alkarama a lancé le 25 mai 2010 un appel urgent au Groupe de travail sur les disparitions forcées et involontaires, le priant d'intervenir auprès des autorités égyptiennes afin que celles-ci libèrent M. Nasr ou le placent sous l'autorité de la loi.

M. Nasr Al Sayed Hassan NASR est inspecteur à la direction pour la protection des consommateurs, âgé de 52 ans, père de cinq enfants, résidant à Banha.

Le 26 avril 2010, des agents du Service d’investigation de la sûreté de l’Etat, dirigé par l’officier Sameh Heikel, ont effectué une perquisition au domicile de M. NASR sans mandat de justice, et ont confisqué ses objets personnels et ses documents privés dont son ordinateur. Ces agents n’ont pas donné les raisons de cette intervention mais ils ont informé la famille de M. NASR que celui-ci devait se présenter au poste de la sûreté de l’Etat de Banha dans les meilleurs délais.

M. NASR a consulté son avocat avant de se présenter volontairement, le 28 avril 2010, au poste de la sûreté de l’Etat de Banha où il a été immédiatement arrêté. Dès le lendemain sa famille ainsi que son avocat ont tenté d’obtenir des informations de la part des agents de sûreté de l’Etat de Banha, sur son sort, sur les raisons de son arrestation et le lieu de sa détention, mais en vain. Ces agents refusent de donner des informations et de reconnaître sa détention.

Son avocat a déposé deux plaintes auprès du procureur général, la première est datée du 29/04/2010 et la deuxième du 15 /05/2010, mais toujours sans obtenir un quelconque résultat.

La famille de la victime qui a attendu en vain sa libération et, pour le moins, la reconnaissance officielle de sa détention par les autorités égyptiennes, craint aujourd’hui qu’il ne disparaisse d’une façon définitive.

L’Egypte a ratifié le pacte international relatif aux droits civils et politiques le 14  janvier 1982. Elle est partie à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants depuis le 25 juin 1986.

Nous rappelons que le Conseil des droits de l’homme a procédé le 17 février 2010  à l’Examen périodique universel de l'Egypte. Alkarama a dans ce cadre présenté un rapport dans lequelle elle soulève plusieurs graves violations des droits humains, notamment la pratique systématique de la détention administrative, de la torture et le manque d'indépendance de la justice.

Le rapport final et  les recommandations du Conseil des droits de l'homme doivent être adoptés le 11 juin 2010.