EAU : Jugez ou libérez immédiatement les quinze détenus égyptiens
Les familles de quinze Egyptiens arrêtés entre début novembre 2012 et janvier 2013 aux Emirats arabes unis et détenus depuis, nous ont confiés qu'à ce jour, aucun d'entre eux n'a été présenté devant un juge et n'a été formellement inculpé.
Professeurs d'université, médecins, ingénieurs, scientifiques, enseignants, les 15 détenus habitent aux Emirats depuis plus de vingt ans pour certains et occupent des postes à haute responsabilité. Leurs familles affirment qu'ils n'ont commis aucun crime. Elles nous ont dit que la plupart sont âgés de plus de 55 ans et qu'ils souffrent de problèmes de santé qui nécessitent une prise en charge médicale adaptée. Les familles des détenus se disent préoccupées par leur état de santé, en particulier du fait que les autorités émiraties leur auraient confisqué lunettes, prothèses auditives et autres traitements médicaux.
L'épouse d'Ibrahim Abdelaziz Ibrahim a confié à Alkarama que son mari de 66 ans a travaillé en tant qu'ingénieur de télécommunications dans l'une des compagnies pétrolières émiraties pendant 30 ans. Il a été arrêté en décembre 2012 sans avoir été convoqué auparavant. A ce jour, il ignore encore de quoi il est accusé. Sa femme est inquiète pour son état de santé car il souffre de problèmes médicaux du fait de son âge avancé, notamment de troubles de la vision, de l'audition, de rhumatismes et de troubles intestinaux. Les autorités lui ont arbitrairement confisqué ses lunettes.
Mme Daa Zakariya a déclaré que son époux Ahmad Mahmoud Taha, âgé de 55 ans, a travaillé comme enseignant aux Emirats pendant 25 ans sans qu'il ne soit jamais inquiété par les autorités. Elle nous a dit qu'il était détenu depuis décembre 2012 et qu'il n'a toujours pas été formellement inculpé. Elle est également préoccupée par son état de santé : du fait qu'il a les artères obstruées, il risque une crise cardiaque s'il est exposé à trop de pression et de stress.
Mme Amani, l'épouse d'Ali Ahmad Sunbil âgé de 63 ans, demande la libération des 15 détenus. Elle considère qu'ils ont été enlevés et qu'ils sont détenus illégalement car à ce jour, ils n'ont toujours pas été formellement inculpés et aucune accusation n'a encore été portée contre eux. Elle affirme qu'il est inhumain de détenir des hommes dont la plupart d'entre eux sont âgés de plus de 50 ans sans preuves, ni accusations. Elle a attiré notre attention sur le fait que tous ont travaillé dans des postes à haute responsabilité pendant des années aux Emirats. Son mari en particulier a exercé comme médecin dans le pays depuis 30 ans.
Alkarama appelle les autorités émiraties à libérer immédiatement les quinze Egyptiens détenus maintenant depuis plus de quatre mois ou à les juger dans les plus brefs délais lors d'un procès équitable. Alkarama demande également que les autorités divulguent le lieu où ils sont détenus, qu'ils aient le droit de recevoir des visites et de bénéficier de l'assistance juridique de leur choix et de garantir leur droit à un procès équitable.