Djibouti: Torture en détention du journaliste Mohamed Ibrahim Waïss

Mohamed Ibrahim Waïss

Le 15 janvier 2016, Alkarama a alerté de nouveau les Rapporteurs Spéciaux des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la Liberté d'Opinion et d'Expression (RS LIBX) et sur la torture (RST) du cas de Mohamed Ibrahim Waïss, un journaliste djiboutien détenu depuis le 11 janvier. Selon les informations reçues par Alkarama aujourd'hui, Mohamed a été torturé par la gendarmerie et serait dans un mauvais état de santé, n'ayant pas mangé depuis son arrestation.

Le journaliste de 41 ans a ainsi rapporté à ses proches, autorisés à le voir dans la matinée du 15 janvier, que les gendarmes l'avaient frappé de manière répétée au sein de la Section de Recherches et de Documentation (SRD) où il avait été emmené le 11 janvier. Là, ils l'auraient torturé pour le forcer à leur donner ses identifiants Facebook et ainsi accéder à son compte. Depuis celui-ci, ils ont conservé l'intégralité des articles qu'il avait écrit tout en publiant des images insultantes pour certains membres de l'opposition, dans l'objectif de le décrédibiliser.

Mohamed a aussi déclaré ne pas avoir mangé depuis son arrestation, par peur que la nourriture fournie par la gendarmerie et ensuite les gardes de la prison de Gabode, où il est actuellement détenu, soit incomestible. N'ayant pas été autorisé à voir un médecin pour soigner ses blessures résultant de la torture qu'il a subie, il est particulièrement faible et fatigué tandis que son état de santé se détériore jour après jour, renforcé par les mauvaises conditions de détention à Gabode.

Après avoir été présenté au juge le 17 janvier, il a été libéré sous causion dans l'attente d'un nouveau procès le 24 janvier. Sa famille craint qu'il ne soit à nouveau soumis à des mauvais traitements pour le forcer à faire des confessions ou en représailles contre ses activités journalistiques.

Les autorités semblent avoir lancé une vaste opération d'intimidation contre les journalistes indépendants à l'approche de l'élection présidentielle d'avril 2016, le journaliste Kadar Abdi Ibrahim ayant également été arrêté le 14 janvier 2016.

Sur la base de ces informations, Alkarama a saisi à nouveau les Rapporteurs Spéciaux des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression (RS LIBX) et sur la torture (RST) pour appeler les autorités djiboutiennes à libérer immédiatement Mohamed Ibrahim Waïss et à traduire en justice les gendarmes l'ayant torturé.

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