08 déc 2010
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Les participants ont convenu de collaborer pour élaborer une proposition contenant des recommandations aux autorités saoudiennes sur les droits de l'homme et la détention arbitraire en Arabie saoudite.
Ont participé à ce colloque des défenseurs des droits de l'homme, des avocats, des experts, des journalistes, des familles de détenus et des anciens prisonniers, parmi lesquels Dr Mohammed Fahad al-Qahtani (co-fondateur de l'Association saoudienne pour les droits civils et politiques), Sandy Mitchell (fancien détenu), Dina El-Mamoun et Sara Mac Neice (Amnesty International), Christoph Wilcke (Human Rights Watch), Abdulhadi Alkhawaja (Front Line Defenders), Iain Byrne (Interights), Rashid Mesli (Alkarama), Nabeel Rajab (FIDH).
Les participants ont pu abordé toute une série de questions liées au problème de la détention arbitraire, à savoir: les libertés d'expression et d'association, la torture en détention, les problèmes de santé des détenus et les souffrances de leurs familles. Des experts ont examiné les voies de recours juridiques disponibles pour les détenus durant et après la période de détention.
"Plusieurs milliers de personnes sont détenues dans les prisons d'Arabie saoudite sans accusation, ni procès ou date de libération en perspective", a déclaré Deborah Manning, juriste à Alkarama. Et d'ajouter: "Cela est contraire à la législation saoudienne, au droit international des droits de l'homme et aux principes de justice énoncés dans l'Islam."
"Notre objectif est de coordonner tous les efforts de la communauté internationale pour renforcer l'Etat de droit en Arabie saoudite. Nous souhaitons nous assurer que tous les détenus soient libérés ou qu'ils soient formellement inculpés et jugés dans un délai raisonnable, lors d'un procès équitable et public. Rappelons qu'ils sont en droit de faire appel à un tribunal pour juger de la légalité de leur détention à tout moment avant le début de leur procès."
Ce colloque a été l'occasion pour des familles de détenus et d'anciens prisonniers de s'exprimer sur leurs expériences personnelles. Des défenseurs des droits de l'homme tels que Dr Mohammed Fahad Al-Qahtani, nouveau président de l'Association saoudienne pour les droits civils et politiques, a également pu s'exprimer sur les efforts entrepris au sein de son organisaiton pour obtenir la libération de personnes arbitraitement détenues dans les prisons du Royaume.
Les participants ont convenu que:
La détention arbitraire est une pratique courante en Arabie saoudite. Des rapports sur les droits de l'homme en Arabie saoudite font état de milliers de personnes arbitrairement détenues dans le Royaume. Nombre d'entre eux sont détenus depuis des années sans accusation, ni procès. Des centaines de prisonniers arbitrairement détenus ont été jugés lors de sessions à huis clos et sans avoir pu choisir leur avocat. Des défenseurs des droits de l'homme, des Universitaires, des réformistes, des personnes qui critiquent publiquement le gouvernement, tous pacifistes, sont régulièrement pris pour cibles par les services de renseignement séoudiens (Al-Mabahith Al-'Aamma), lesquels les placent en détention pendant de longues périodes, souvent en cellule d'isolement, sans accusation ni procès.
Nous demandons aux autorités du Royaume d'Arabie saoudite de respecter les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) et la Convention contre la torture de l'ONU. Nous nous référons en particulier aux articles 9 et 10 de la DUDH qui stipulent respectivement: "Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé" et "Toute personne a le droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle."