Arabie saoudite : L’universitaire Abdulkarim al Khodr libéré après 10 ans de détention politique

Abdul Karim Al-Khodr

Alkarama a appris que les autorités saoudiennes ont libéré l’universitaire Abdulkareem Al-Khodr, après qu’il ait passé 10 ans derrière les barreaux dans le cadre d’un procès inéquitable, pour avoir exercé son droit à l’opinion.

Alkarama avait précédemment soumis son cas ainsi que celui de plusieurs autres détenus aux experts de l’ONU.

L’universitaire Abdulkareem bin Yousef bin Abdulkarim Al-Khodr, né le 6 novembre 1964, défenseur saoudien des droits de l’homme figure parmi les membres fondateurs de l’Association pour les droits politiques et civils (ACPRA).

En plus de ses activités axées sur la nécessité de promouvoir et de protéger les droits civils et politiques, il plaide en faveur de réformes constitutionnelles dans le Royaume d’Arabie saoudite.  Le Dr Al-Khodr a déployé d’inlassables efforts pour lutter contre la pratique répandue de la détention arbitraire à travers le pays.

Professeur de droit comparé, Al Khodr possède un engagement exceptionnel et inébranlable envers la cause de la réforme constitutionnelle et judiciaire ainsi qu’à la protection des droits civils et politiques dans le Royaume.

Le 24 juin 2013, le tribunal de première instance de Buraidah l'a condamné à huit ans de prison assortie d’une interdiction de voyager pendant dix ans dès la fin de sa peine de prison, notamment pour avoir incité le public à s'opposer au souverain, appelé à des manifestations, participé à des organisations de la société civile non autorisées, révoqué son allégeance au souverain et communiqué avec des agences étrangères au sujet des violations des droits de l'homme dans le royaume.

Le 6 janvier 2014, la cour d'appel a ordonné un nouveau procès.

Le 19 octobre 2015, la Cour pénale spécialisée a durci sa peine, le condamnant à 10 ans de prison et à une interdiction de voyager pendant 10 ans. Il est toujours détenu à la prison pénale de Buraidah, dans la ville de Qassim, selon certaines sources saoudiennes des droits de l'homme.

Contexte de l'affaire

Al Khodr a été arrêté le 24 avril 2013, pendant le procès. Il a été maltraité en prison et a dû entamer plus d'une fois une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements.

Al Khodr et les membres de sa famille ont été harcelés et intimidés par les autorités saoudiennes, et deux de ses fils, Thamer Abdulkarim Al Khodr et Jihad Abdulkareem Al Khodr, ont été arrêtés respectivement en mars 2010 et mars 2011, puis libérés.

Actions d’Alkarama

Alkarama a suivi le cas de l'universitaire Abdulkarim Al Khodr et les cas des détenus de l'ACPRA en déposant plusieurs plaintes indivuelles à leur sujet devant les procédures spéciales des Nations unies sur les droits de l'homme.

En mars 2018, à l'occasion de la première visite à l'étranger (dans les capitales occidentales) du prince héritier saoudien, Mohammed bin Salman, Alkarama et des organisations internationales de défense des droits de l'homme ont lancé un appel à la communauté internationale pour attirer à nouveau l'attention sur la détention, les souffrances, et les violations des droits de l'homme subis par les militants, les défenseurs des droits de l'homme et les prisonniers d'opinion. 

Outre l'universitaire Abdulkarim Al Khodr, Alkarama a appelé au cours des dernières années à mettre fin aux souffrances du reste de ses camarades qui figurent parmi les détenus de l'Association des droits de l'homme ACPRA, à savoir : Abdul Rahman Al-Hamid, Issa Al-Hamid, Muhammad Fahad Al-Qahtani, Abdulaziz Al-Shubaily, Fawzan Al-Harbi, Omar Al-Saeed, et Muhammad Al-Bajadi.