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tabou

Alkarama a appris l’arrestation du militant politique algérien Karim Tabou le mercredi 11 septembre 2019 à son domicile à Douira par des agents en civil appartenant à un service de sécurité qui l’ont conduit vers une destination inconnue. Bien qu’ils aient assuré à son épouse qu'il serait libéré après deux heures, sa famille ignore jusqu'à présent le lieu de sa détention. Son avocat, Abdelghani Badi, s’est interrogé, selon les médias, sur les raisons de son arrestation et l’identité du service de sécurité qui l'a arrêté.

Karim Tabou, ancien responsable au « Front des Forces Socialistes », est actuellement le coordinateur général de l’ « Union Démocratique et Sociale » d'opposition. C'est également l'un des principaux animateurs du mouvement de protestation algérien, lancé le 22 février 2019 et qui se poursuit avec le même élan jusqu’à ce jour.

Alkarama craint que l'arrestation de Karim Tabou ne fasse partie de l’escalade engagée par le régime militaire algérien visant à réprimer le soulèvement pacifique. Cette arrestation intervient à peine deux jours après le discours du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme, Michelle Bachelet, qui a pris la parole le 9 septembre 2019 devant le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies à Genève, dans lequel elle avait déclaré qu’« en Algérie, depuis six mois, des manifestations de masse, pacifiques, appellent sans cesse à un nouveau gouvernement plus réactif, transparent et responsable », et appelé « les responsables à considérer ces manifestants pacifiques comme des partenaires dans la mise en place d’un système de prise de décision plus participatif, à travers un processus de dialogue national qui devrait les inclure ainsi que toutes les couches de la société. »

Avec de telles pratiques, le régime militaire algérien démontre, encore une fois, sa détermination à imposer sa politique d'exclusion et de répression, malgré les revendications du peuple algérien et les appels de la communauté internationale.

Alkarama, qui a saisi aujourd’hui les mécanismes du Conseil des Droits de l'Homme, au sujet de cette arrestation, appelle à la libération immédiate de Karim Tabou et tient l'Etat-major pour responsable de sa sécurité.

Alkarama
Genève, 12 septembre 2019