Amier Shihabi et son frère ainé Hikmat ont été enlevés à Alep les 15 Avril 2012 et 1er Octobre 2012. Ils étaient âgés de 22 et 32 ans au moment des faits et travaillaient tous les deux dans l'industrie du textile à Alep. Amier, qui prenait part depuis 2011 à des manifestations, avait déjà fait l'objet d'une arrestation le 10 Janvier 2012 et n'avait été relâché qu'après 15 jours de détention au cours desquelles il avait été torturé.
Enlèvement d'Amier à son domicile
Amier a été enlevé à son domicile par une patrouille formée de policiers d'Hanano et de membres des services de renseignement de l'Armée de l'Air syrienne. Aucun mandat de justice ne lui fut présenté et seuls certains des officiers présents étaient revêtus de leurs uniformes officiels. Amier a été emmené à l'extérieur de son logement simplement revêtu de ses sous-vêtements, battu et transporté dans un véhicule qui a quitté les lieux vers une destination inconnue.
Sa famille a tenté de le localiser en allant s'enquérir de son état auprès de la garnison de l'Armée de l'Air à Alep. Ils n'ont reçu pour seule réponse que des menaces envers d'autres membres de leurs famille, rendant impossible pour eux d'en savoir plus sur la situation d'Amier.
Enlèvement d'Hikmat à un checkpoint
Hikmat a pour sa part été enlevé le 1er Octobre 2012 alors qu'il se dirigeait avec un groupe d'ami en direction d'un centre d'hébergement d'urgence situé dans le quartier de Zahra. Alors qu'ils passaient un checkpoint proche de la Mosquée Al Rahman, ils furent interpellés par des soldats désireux de vérifier leurs identités. Lorsque ces derniers découvrirent qu'Hikmat était le frère d'Amier, enlevé six mois plus tôt, ils l'ont frappé et emmené dans un véhicule qui est parti pour une destination inconnue.
Au même titre que pour Amier, des membres de sa famille ont cherché à le retrouver en allant demander des informations aux soldats du checkpoint où l'enlèvement avait eu lieu. Ils furent encore menacés et battus par les soldats.
En raison des combats qui se déroulent à Alep, du harcèlement constant et des raids dont ils faisaient l'objet de la part des autorités, la famille Shihabi s'est résolue à quitter la ville sans pouvoir obtenir d'informations sur le sort et le lieu de détention de leurs enfants. Ils n'ont pas été à ce jour en mesure de les contacter.
Alkarama exprime sa profonde inquiétude concernant le sort des frères Shihabi du fait des tortures dont ils pourraient faire l'objet. En ce sens, une communication a été envoyée aux procédures de l'ONU en leur nom et au nom de leur famille demandant aux autorités syriennes qu'ils soient immédiatement libérés ou en tout état de cause, mis sous la protection de la loi.