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A l'occasion de la journée internationale des droits de l'homme, la mission permanente de Tunisie, l'association Ez-Zeitouna ainsi que l'association pour la prévention de la torture (APT) ont organisé au Palais des Nations à Genève une conférence, en présence de M. Samir Dilou, Ministre des droits de l'homme et de la justice transitionnelle, M. Kilani, Ambassadeur de la Tunisie auprès des Nations Unies et M. Thomson, Secrétaire général de l'APT.

Cet évènement a été l'occasion pour les conférenciers de présenter la loi 2013-43 du 23 octobre 2013 portant institution de cet important mécanisme national de prévention de la torture récemment adoptée par l'Assemblée Nationale Constituante.

M. Bacre Ndiaye, représentant le Haut Commissariat aux droits de l'Homme, comme de nombreux représentants des missions permanentes ont salué la mise en place de ce mécanisme qui constitue une avancée significative de la Tunisie dans sa lutte contre cette violations grave des droits de l'homme que constitue la torture.

Les participants ont notamment salué l'institution de ce mécanisme à la suite d'un dialogue incluant la société civile et prévoyant un processus transparent et ouvert pour la désignation des membres sur la base de candidatures incluant toutes les sphères de la société.

Alkarama salue la création de ce mécanisme indépendant le premier du genre mis en place dans le monde arabe. Cette initiative est d'autant plus importante, que les autres pays de la de la région ayant ratifié l'OPCAT, prévoient d'attribuer ce rôle de surveillance des lieux de détention à leur institution nationale des droits de l'homme qui ne répond pas toujours aux critères d'indépendance définis par les Principes de Paris.

Alkarama espère que la Tunisie jouera ainsi un rôle moteur dans la région en assurant l'indépendance et les moyens suffisants à cette institution afin de mener à bien sa mission, telle que le prévoient les dispositions de cette loi.

Nous resterons toutefois attentifs à ce que l'article 13 de cette loi, prévoyant que les visites inopinées puissent faire l'objet d'une objection « écrite et motivée » pour des « raisons pressantes et impérieuses liées à la défense nationale, à la sécurité publique, à des catastrophes naturelles ou à des troubles graves », ne soit pas utilisé de façon abusive pour restreindre les prérogatives de cette institution.