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Saad Shatila
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M. Saadeddine Shatila, représentant de notre organisation au Liban a été convoqué hier matin, 25 juillet 2011, au bureau des services de renseignement de l'armée libanaise. Selon la convocation qui lui avait été adressée vendredi dernier, il devait être auditionné sur « des questions de sécurité ».Il a été libéré en début de soirée après sept heures d'interrogatoire par les services de la police militaire.

Il lui a été reproché d'avoir « publié des informations de nature à nuire à la réputation de l'armée » ; il ne fait pas de doute que ces accusations sont directement liées à son travail dans notre organisation.

M. Shatila est en effet chargé depuis plusieurs années de documenter les violations des droits de l'homme au Liban et en particulier les cas de torture. Il a, dans ce cadre, recueilli de nombreux témoignages de victimes, notamment de personnes ayant été détenues par les services de renseignement de l'armée. Au cours de ces dernières années, notre organisation a soumis de nombreuses communications aux procédures spéciales des Nations unies, et en particulier au Rapporteur spécial contre la torture.

Nous rappelons aux autorités libanaises que l'interpellation de notre représentant, en raison de ses activités de défenseur des droits de l'homme, constitue une violation grave des Résolutions 53/144 de l'Assemblée générale et 12/2 du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies.

Ces deux résolutions des Nations Unies affirment le droit de toute personne de publier, communiquer ou diffuser librement des informations sur les droits de l'homme et protègent en particulier tous ceux qui coopèrent avec les mécanismes onusiens. Elles appellent également les gouvernements à s'abstenir de commettre tout acte d'intimidation ou de représailles contre eux.

Alkarama , qui suit avec beaucoup d'attention la situation de son représentant, appelle les autorités libanaises à respecter leurs engagements internationaux et à mettre un terme à tout harcèlement à l'encontre de M. Shatila et de tous les défenseurs des droits de l'homme.