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En rentrant chez lui après sa prière de midi, Amine Al-Naggar remarqua qu'il était suivi. Il ne tarda pas à réaliser que des agents des services de la sûreté politique le poursuivaient dans des véhicules militaires. Se doutant de leur présence et inquiet de ce qui pourrait lui arriver, il continua à marcher. En l'espace de quelques minutes, un agent en civil l'interpella et commença à lui poser des questions. Il eut à peine le temps de donner son nom qu'il se retrouva menotté, jeté dans une voiture et conduit vers une destination inconnue.

Amine Abdullah Ali Al-Naggar, 18 ans au moment de son arrestation, est un étudiant yéménite qui habite dans le quartier d'Al-Tahrir à Sana. Amine est le seul à travailler pour subvenir aux besoins de sa famille et, depuis son arrestation, ses proches sont confrontés à de graves difficultés financières.

Pendant plus de deux mois après son arrestation, sa famille n'a pas su ce qu'il lui était arrivé. Ils ont fini par apprendre qu'Amine était détenu au secret au centre de détention de la sécurité politique de Sana.

L'arrestation et l'emprisonnement d'Amine présentent toutes les caractéristiques de la détention arbitraire telle qu'elle est pratiquée au Yémen, à savoir: accusations liées au terrorisme, aucun mandat d'arrêt, longue période de détention au secret sans aucun contrôle judiciaire.

La famille d'Amine n'a eu de cesse de faire pression auprès des autorités yéménites pour obtenir un droit de visite, et ce n'est que récemment qu'elle a eu gain de cause alors même que cela faisait plus de cinq mois qu'Amine était détenu. Hood, ONG locale yéménite, a envoyé une lettre au Procureur général lui demandant de se rendre à la prison pour qu'il vérifie de lui-même la plainte déposée par la famille, et qu'Amine soit libéré ou présenté devant une autorité judiciaire compétente s'il a fait l'objet d'une accusation formelle.

Alkarama a soumis son cas au Groupe de travail sur la détention arbitraire le 15 septembre 2009 lui demandant d'intervenir auprès des autorités yéménites.