Alkarama a adressé au Groupe de travail sur la disparition forcée un appel urgent, lui demandant d'intervenir auprès des autorités yéménites.
Kassem Ali Kassem AL GHOULI (50 ans) militaire, membre du parti du Congrès populaire général et ses deux fils Mohamed Kassem Ali AL GHOULI (23 ans) étudiant à l'institut supérieur des sciences administratives et Ibrahim Kassem Ali AL GHOULI (17 ans), collégien, tous résidant à Sanaa, ont été arrêtés le 23 février 2009 à 03 heures 45 du matin.
Des agents appartenant à la sécurité politique (Al Amn as-siyassi) en tenue civile, armés et cagoulés, accompagnés de militaires, ont fait irruption dans le domicile en usant d'une grande violence. Ils ont notamment tiré des rafales d'armes automatiques sur la maison avant de s'y introduire.
Les agents n'ont pas décliné leur identité, ni donné d'explications ou présenté un mandat de justice à M. Kassem Al Ghouli qu'ils ont menotté immédiatement après qu'il ait ouvert la porte.
Ils ont alors procédé à une perquisition du domicile toujours sans présenter de mandat de justice et en usant de beaucoup de violence. Ils ont emporté tous les documents d'identité de la famille, des livres et documents personnels ainsi que l'ordinateur familial.
Lorsque les agents ont voulu entrer dans la chambre occupée par la fille de la victime, sa mère craignant pour elle s'est interposée; les agents l'ont alors frappé brutalement. Et lorsque son fils Mohamed a voulu intervenir à son tour pour protéger sa mère et sa sœur, les agents de la sécurité politique lui ont tiré dessus d'une rafale d'arme automatique l'atteignant de plusieurs balles. Alors qu'il était blessé, ils l'ont sorti de la maison ainsi que son autre frère Ibrahim.
Dès le lendemain, l'épouse et mère des victimes ont tenté d'avoir des informations sur le sort des trois hommes en se rendant au siège de la sécurité politique. Les responsables leur ont déclaré ne pas les détenir.
Elles se sont alors adressées au procureur général de Sanaa pour déposer une plainte officielle, le 25 février, soit deux jours après l'arrestation.
Le 28 février 2009 elles ont saisi l'organisation HOUD des faits en lui demandant d'intervenir auprès du procureur général.
Le même jour l'Organisation HOUD a saisi par écrit le procureur général pour lui rapporter les faits et lui demander d'intervenir.
Selon les propos du procureur général, il aurait saisi le 04 mars 2009 les services de la sécurité politique par lettre sans toutefois avoir obtenu de réponse.
Le 07 mars 2009, l'épouse a écrit à la ministre des droits de l'homme pour l'aviser de la situation et lui demander d'intervenir.
Le 09 mars, la ministre des droits de l'homme a saisi officiellement le procureur général avec copie au ministre de l'intérieur .
Le 10 mars 2009, l'ONG HOUD a adressé une seconde lettre au procureur général pour lui rappeler son courrier du 28 février et lui demander une nouvelle fois d'intervenir en urgence.
Toutes ces démarches auprès des autorités sont malheureusement restées vaines et le procureur général lui même a confirmé qu'après avoir saisi le responsable de la sécurité politique de cette affaire il n'avait obtenu aucune réponse.
La famille des victimes vit actuellement dans un état d'angoisse permanent; elle ignore tout de l'état de Mohamed Al Ghouli blessé lors de cette arrestation ainsi que du sort de son père et de son jeune frère.