Alkarama a lancé le 1er avril 2009 un appel urgent au Groupe de travail sur la détention arbitraire et au rapporteur spécial sur la torture de l'ONU pour leur soumettre la situation de ces détenus et leur demander d'intervenir auprès des autorités yéménites.
Parmi ces personnes, quatre d'entre elles ont pu être identifiées avec certitude: Il s'agit de Messieurs MOUAFO Ludo, PENGOU Pierre, MECHOUP Baudelaire et OUAFO Zacharie. Ils ont été arrêtés de nuit dans le courant du mois de mars 1995 à l'hôtel Plaza Suites à Sanaa par les services de la sécurité politique et emmenés au centre de détention de Sanaa.
Le 13 août 2004, soit plus de 9 années après leur arrestation, ces quatre personnes ont réussi à faire sortir un message par l'intermédiaire d'un détenu qui a été libéré et qui a fait parvenir le document à l'Organisation de défense des droits de l'homme HOUD.
Ce document est un véritable appel au secours dans lequel les détenus au secret décrivent les conditions inhumaines de vie et les humiliations qu'ils subissent au quotidien dans une cellule souterraine étroite du centre de la sécurité politique de Sanaa.
Le 1er septembre 2004, l'Organisation HOUD a saisi officiellement le président du Parlement de la situation de ces personnes et lui a demandé de requérir une enquête de la part de la Commission parlementaire des libertés publiques.
Le 17 septembre 2005, le député Sakhr Ahmed AL WAJIH a soulevé cette question en séance du parlement et a interpellé le ministre de l'intérieur, M. Rachad AL ALIMI à propos de la détention des ressortissants camerounais ; celui-ci avait alors reconnu publiquement et officiellement la situation de ces personnes.
Le ministre de l'intérieur a précisé que ces cinq personnes étaient détenues au centre de la sécurité politique et " qu'elles appartenaient à un réseau international de sabotage impliqué dans des actions de trafic de drogue, de blanchiment d'argent et de fausse monnaie ".
Le député Sakhr AL WAJIH a précisé ultérieurement dans une interview au quotidien " Al Ghad " qu'il ne connaissait pas leur chef d'inculpation mais qu'il avait " interpellé le ministre de l'intérieur sur la raison pour laquelle la loi yéménite n'était pas appliquée pour ces hommes détenus dans le pays ; le ministre a promis qu'ils seraient déférés devant la justice ".
A ce jour, ces personnes n'ont pas encore été déférées devant un magistrat ni fait l'objet d'aucune procédure légale et continuent de survivre dans des conditions effroyables.
Un témoignage récent d'un détenu libéré du centre de la sécurité politique de Sanaa rapporte que la situation des détenus camerounais est particulièrement dramatique depuis quelques mois au point que leur vie est aujourd'hui probablement en danger.
Leur détention sans procédure légale est incontestablement arbitraire et contraire tant aux normes légales en vigueur dans le pays, qu'aux normes du doit international des droits de l'homme. Alkarama qui suit avec attention la situation de ces détenus, appelle à leur libération ou à leur placement sans délai sous la protection de la loi et que, dans tous les cas, ils soient traités humainement.