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Alkarama for Human Rights, 15 mai 2007

Alkarama for Human Rights a saisi le groupe de travail sur la détention arbitraire et le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression de l'ONU pour une demande d'action urgente dans le cas de M. Issam Salah Mohamed AL KOHALI.

Issam Al Kohali, né en 1982 et résidant dans la ville de Al Nadra, est enseignant au lycée Al Wahda dans la même ville. Il a été arrêté le 15 avril 2007 dans la ville voisine de Ta'iz sans procédure légale par les services de renseignements (Al Amn Assiyassi) et conduit vers une destination inconnue sans qu’aucun mandat de justice ni que les raisons de son arrestation ne lui soient notifiées. Il est maintenu en détention depuis ce jour sans avoir été présenté devant un magistrat pour être inculpé formellement. Il n'a pas eu accès à un conseil ou à une procédure légale de recours pour contester la légalité de sa mise en détention. Ses proches ignorent à ce jour les raisons de son arrestation et le sort qui lui est réservé.

M. Al Kohali, poète, écrivain, journaliste est connu pour ses articles engagés et critiques vis-à-vis de la politique du gouvernement du Yemen. Il écrit régulièrement dans différents périodiques yéménites et arabes et le site internet http ://www.diwanalarab, particulièrement consulté, publie ses écrits littéraires et poétiques.

A plusieurs reprises, il a fait l'objet de mises en garde et de menaces de la part des autorités et il se savait sous surveillance policière. Tous les observateurs de la scène politique locale et nationale s’accordent à dire que son arrestation est certainement liée à la parution récente dans un journal local, « Al Mustaqilla » (l’Indépendant), d'un article très critique vis à vis de la politique du gouvernement.

Alkarama for Human Rights considère que la détention de M. Al Kohali ne peut être interprétée que comme une détention arbitraire contraire aux lois en vigueur au Yemen et aux normes internationales énoncées dans le Pacte international relatif aux droits civils (PIDCP) et politiques, ratifié par le gouvernement yéménite en 1987.

Alkarama for Human Rights craint que durant la détention au siège des services de renseignement, M. Al Kohali subisse des tortures et rappelle que selon le PIDCP, la détention au secret constitue en soi déjà un acte de torture.

Ces faits motivent la demande d'intervention du groupe de travail sur la détention arbitraire et du rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression auprès du gouvernement yéménite.