16 aoû 2008
Alkarama for Human Rights, 16 août 2008
Alkarama a adressé le 10 août 2008 une communication au Groupe de
travail sur la détention arbitraire, au Rapporteur spécial sur la
torture, la Représentante spéciale pour les défenseurs des droits de
l'homme et le Rapporteur spécial sur la liberté d'expression pour leur
demander d'intervenir d'urgence dans le cas de M. Al-Mouayyad,
journaliste et militant des droits de l'homme, membre de l'Organisation
pour les droits et les libertés démocratiques, arrêté et détenu au
secret par les services de la sûreté politique, sans procédure légale,
depuis le 30 juin 2008.
M. Louay Abdulwahab Ali Al-Mouayyad est né le 1er janvier 1984 à Sana'a où il réside.
Il est journaliste, directeur exécutif du portail d'information 'Yémen libre' / 'Free Yémen' et défenseur engagé pour la promotion des droits de l'homme dans son pays où il milite au sein de l'Organisation arabe des droits de l'homme ainsi que de l'Organisation yéménite pour les Droits et les Libertés Démocratiques.
Le 30 juin 2008, des agents des services de la sûreté politique (Al Amn Assiyassi) en civil et accompagnés de quelques militaires en tenue se sont présentés au domicile de M. Al-Mouayyad. Ne l'ayant pas trouvé, il ont d'abord arrêté son frère aîné Nizar, lui ont bandé les yeux et l'ont jeté dans un véhicule avant de se rendre compte de leur méprise.
Ils sont revenus quelques instants plus tard au domicile familial et ont arrêté Louay. Les agents n'avaient pas de mandat de justice et ne lui ont donné aucune raison de son arrestation ni aucune explication à sa famille, se contentant de répondre sèchement à sa mère qu'il était convoqué pour un interrogatoire qui ne devait pas excéder deux heures et qu'il serait libéré tout de suite après.
M. Al-Mouayyad a été conduit vers une destination inconnue. Sa famille a reçu un appel téléphonique le soir même, de la part d'un service se présentant comme la police, lui demandant de préparer l'ordinateur portable de Louay et son traitement médical habituel.
Toujours au téléphone, l'interlocuteur a promis que la victime serait libérée dans un délai de deux jours et lui a même permis de parler à sa famille, pour la seule et unique fois.
Depuis, sa famille est restée sans nouvelles de lui malgré ses multiples démarches ; elle est particulièrement inquiète car les médicaments remis aux services de sécurité ne couvraient qu'une semaine de traitement.
Sa famille a entrepris des démarches auprès de tous les services de sécurité de Sanaa (Police politique, Sûreté nationale, la cellule anti-terroriste au Ministère de l'Intérieur, la section anti-terroriste de la Sûreté centrale la Direction des Recherches criminelles) pour tenter d'obtenir de ses nouvelles, en vain.
Elle s'est également adressée au Procureur général de Sanaa qui a saisi officiellement les responsables de la sécurité, le ministre de l'intérieur et le chef de la sûreté politique pour requérir sa présentation devant le parquet si des charges sont retenues contre lui ou à défaut, sa libération.
Le Procureur général a également demandé au Chef de l'Organe central de la Police politique de lui prodiguer d'urgence une assistance médicale adéquate. Il n'a cependant reçu aucune réponse ni de l'une ni de l'autre de ces deux autorités.
Cette indifférence des services de sécurité a amené plusieurs organisations locales de défense des droits de l'homme à mener une campagne pour mettre en garde les autorités contre le danger qui pèse sur la vie et la santé de M. Al-Mouayyad en l'absence d'un suivi médical approprié.
Sa mère s'est enfin adressée au Chef de l'Etat, par lettre ouverte publiée dans différents journaux mais sans davantage de succès.
Il ne fait pas de doute par conséquent que la détention actuelle de M. Al-Mouayyad ne peut s'interpréter que comme une détention arbitraire, contraire tant aux normes légales internes en vigueur dans le pays, qu'aux normes énoncées dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, Pacte ratifié par l'Etat défendeur.
Le Yémen a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 09 février 1987 et la convention contre la torture le 05 octobre 1991.

M. Louay Abdulwahab Ali Al-Mouayyad est né le 1er janvier 1984 à Sana'a où il réside.
Il est journaliste, directeur exécutif du portail d'information 'Yémen libre' / 'Free Yémen' et défenseur engagé pour la promotion des droits de l'homme dans son pays où il milite au sein de l'Organisation arabe des droits de l'homme ainsi que de l'Organisation yéménite pour les Droits et les Libertés Démocratiques.
Le 30 juin 2008, des agents des services de la sûreté politique (Al Amn Assiyassi) en civil et accompagnés de quelques militaires en tenue se sont présentés au domicile de M. Al-Mouayyad. Ne l'ayant pas trouvé, il ont d'abord arrêté son frère aîné Nizar, lui ont bandé les yeux et l'ont jeté dans un véhicule avant de se rendre compte de leur méprise.
Ils sont revenus quelques instants plus tard au domicile familial et ont arrêté Louay. Les agents n'avaient pas de mandat de justice et ne lui ont donné aucune raison de son arrestation ni aucune explication à sa famille, se contentant de répondre sèchement à sa mère qu'il était convoqué pour un interrogatoire qui ne devait pas excéder deux heures et qu'il serait libéré tout de suite après.
M. Al-Mouayyad a été conduit vers une destination inconnue. Sa famille a reçu un appel téléphonique le soir même, de la part d'un service se présentant comme la police, lui demandant de préparer l'ordinateur portable de Louay et son traitement médical habituel.
Toujours au téléphone, l'interlocuteur a promis que la victime serait libérée dans un délai de deux jours et lui a même permis de parler à sa famille, pour la seule et unique fois.
Depuis, sa famille est restée sans nouvelles de lui malgré ses multiples démarches ; elle est particulièrement inquiète car les médicaments remis aux services de sécurité ne couvraient qu'une semaine de traitement.
Sa famille a entrepris des démarches auprès de tous les services de sécurité de Sanaa (Police politique, Sûreté nationale, la cellule anti-terroriste au Ministère de l'Intérieur, la section anti-terroriste de la Sûreté centrale la Direction des Recherches criminelles) pour tenter d'obtenir de ses nouvelles, en vain.
Elle s'est également adressée au Procureur général de Sanaa qui a saisi officiellement les responsables de la sécurité, le ministre de l'intérieur et le chef de la sûreté politique pour requérir sa présentation devant le parquet si des charges sont retenues contre lui ou à défaut, sa libération.
Le Procureur général a également demandé au Chef de l'Organe central de la Police politique de lui prodiguer d'urgence une assistance médicale adéquate. Il n'a cependant reçu aucune réponse ni de l'une ni de l'autre de ces deux autorités.
Cette indifférence des services de sécurité a amené plusieurs organisations locales de défense des droits de l'homme à mener une campagne pour mettre en garde les autorités contre le danger qui pèse sur la vie et la santé de M. Al-Mouayyad en l'absence d'un suivi médical approprié.
Sa mère s'est enfin adressée au Chef de l'Etat, par lettre ouverte publiée dans différents journaux mais sans davantage de succès.
Il ne fait pas de doute par conséquent que la détention actuelle de M. Al-Mouayyad ne peut s'interpréter que comme une détention arbitraire, contraire tant aux normes légales internes en vigueur dans le pays, qu'aux normes énoncées dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, Pacte ratifié par l'Etat défendeur.
Le Yémen a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 09 février 1987 et la convention contre la torture le 05 octobre 1991.