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Des agents des services de la Sécurité politique à Sana'a ont empêché les journalistes de couvrir le rassemblement pacifique des familles de prisonniers qui s'est tenu en face du quartier général de la Sécurité politique le 10 novembre 2009. Le sit-in, organisé par des familles du gouvernorat de Hadramout avec la coopération d'un représentant d'Alkarama au Yémen, réclamait la libération des victimes détenues arbitrairement dans la prison des services de la Sécurité politique de la ville d'Al-Mukalla dans le Sud-Est du Yémen.
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Les agents des services de la Sécurité politique ont aussi essayé d'empêcher ceux qui étaient présents de se rassembler en face du quartier général, derrière la rue Al-Sitteen à Sana'a, mais les familles ont réussi à imposer ce sit-in. Mercredi 11 novembre, les responsables de la Sécurité politique vont indiquer une date à laquelle les participants au sit-in pourront rencontrer le chef de la Sécurité politique, le général-major Ghalib Al-Qamish. Ils prévoient de présenter une lettre réclamant la libération de plus de 45 prisonniers dont certains sont détenus arbitrairement depuis plus de trois ans sans avoir été jugé ou présenté à une autorité judiciaire.

Alkarama relève le fait que parmi ces détenus, quatorze ont été arrêtés en Syrie et remis aux autorités yéménites qui les ont placés en détention. Notre organisation avait soumis leur cas au Groupe de travail sur la détention arbitraire le 19 novembre 2008.

De nombreuses familles ont fait le voyage de Hadramout à Sana'a pour rencontrer le chef de la Sécurité politique après avoir sollicité de nombreuses fois les autorités locales du gouvernorat par des sit-in devant leurs sièges qui n'ont mené à aucun résultat.

Dans la lettre parvenue à Alkarama, les familles des détenus ont réclamé justice pour leurs fils, convaincues qu'ils ont été détenus pour des affaires qui n'ont aucune base légale, n'ayant jamais été présentés devant un tribunal.

Les familles des détenus dans la prison de la Sécurité politique ont déclaré que leurs fils détenus supportent de nombreuses souffrances depuis leur arrestation : l'interruption des études ; l'éloignement de leurs familles, de leurs enfants et de leurs épouses ; l'hostilité croissante dans les esprits des jeunes hommes et de leurs familles en raison des injustices subies ; sans oublier la détérioration de leur état de santé mentale et physique, résultats du manque d'alimentation et des conditions d'emprisonnement.

Les familles des détenus ont lancé un appel au « Président yéménite Ali Abdallah Salih, père de tous les Yéménites » et aux « fonctionnaires des services de la Sécurité politique et à leur chef, général-major Ghalib Al-Qamish ainsi qu'aux organisations des droits de l'homme, à tous les concernés et à ceux qui ont une conscience humaine ; pour œuvrer dans le but de faire libérer ‘leus fils maltraités' ».

Les familles se sont adressées au chef des services de la Sécurité politique, lui rappelant qu'« il a libéré beaucoup de détenus d'autres gouvernorats alors que nos fils souffrent encore en prison sans jugement. Quelle est la raison de cette distinction qui peut engendrer l'animosité entre les fils du sud et ceux du nord ?». Elles ajoutent souhaiter « consolider les liens dans notre unité sacrée et éliminer tout ce qui engendre la rancœur ».

Nous soulignons que certains agents des services de la Sécurité politique ont traité les manifestants de manière brutale. De même qu'un passant, ressortissant d'un autre pays arabe, a été détenu pour avoir essayé de prendre une photo du rassemblement avec son portable. Son sort reste inconnu à ce jour.