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M. Abdul Hafiez Abdul Rahman, membre de l'organisation des droits de l'homme « MAF » a été arrêté le 2 mars 2010 par des agents des services de renseignement militaire à son domicile et emmené vers un endroit inconnu. Ce n'est que le 8 mai 2010 qu'il est réapparu, au moment d'être présenté devant la justice militaire d'Alep.

Alkarama avait sollicité le 29 avril 2010 le Groupe de travail sur les disparitions forcées afin qu'il intervienne d'urgence auprès des autorités syriennes. Le 15 juin 2010 c'est au Groupe de travail sur la détention arbitraire, ainsi qu'à la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme et à au Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression que notre organisation s'est adressée.

Nous rappelons que M. ABDUL RAHMAN a été arrêté, le 2 mars 2010, à son domicile par des agents des services de renseignement militaire, en présence de sa famille ainsi que de sa collègue et militante du MAF, Madame Nadera ABDOU, qui a été également arrêtée lors de cette même intervention avant d’être relâchée, seule, cinq jours plus tard le 6 mars 2010.

Les agents des services de renseignement militaire sont intervenus, en tenue civile sans présenter de mandat de justice ni donner les raisons de ces arrestations ; selon Mme ABDOU, tous deux ont été emmenés au siège de la section des services de renseignement militaire à Alep.

Lors de cette intervention, les agents ont également procédé à une perquisition, toujours sans mandat de justice, et ont confisqué des objets personnels appartenant à M. ABDUL RAHMAN dont ses livres, en particulier en langue kurde, son ordinateur et diverses déclarations non-publiées de son organisation « MAF ».

Ce n’est que le 8 mai 2010 qu’il a comparu pour la première fois devant la justice militaire d’Alep qui l’a accusé d’appartenir à une organisation séparatiste kurde interdite. M. ABDUL RAHMAN, actuellement détenu dans des conditions très difficiles à la prison centrale d’Alep, va être déféré devant le juge d’instruction d’Alep le 16 juin 2010.

Dès lors, il ressort clairement que M. ABDUL RAHMAN est détenu arbitrairement, depuis  son arrestation, et ce, en violation tant de la législation nationale en vigueur en Syrie que des principes internationaux, notamment au regard du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.