Son frère le Dr Idriss Aboufaied est quant à lui toujours hospitalisé, depuis le 6 avril à l’Hôpital de Sabrata, près de Tripoli. L’audience de comparution devant la cour de sûreté révolutionnaire du 13 mai dernier a été renvoyée au 10 juin prochain. Son avocat évoque sa possible libération prochaine pour des raisons médicales.
Juma Aboufaied a été détenu au secret pendant plus de 15 mois durant lesquels les autorités ont refusé de reconnaître son arrestation, liée sans doute à ses alertes à Alkarama et à des médias libyens à l’étranger quelques instants après l’arrestation de son frère Idriss.
Nous restons cependant toujours sans nouvelles de Abdelrahman Al-Gteewi, un autre citoyen libyen arrêté le même jour dans les mêmes circonstances, et disparu à ce jour. Les autorités libyennes refusent de communiquer sur son sort.
ALKARAMA avait saisi le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, conjointement avec l’organisation suisse TRIAL du cas des frères Aboufaied dans une Communication individuelle en date du 7 avril 2008 en demandant des mesures conservatoires urgentes de protection en raison des dangers encourus par les victimes, et, en particulier la libération de Juma Aboufaied.
La disparition forcée de Juma Aboufaied et de son concitoyen Abdelrahman Al-Gteewi et leur détention au secret pendant plus de 15 mois, ainsi que les tortures qu’ils ont de toute évidence subies, constituent des crimes internationaux et sont une violation des obligations internationales contractées par la Libye, Etat parti au Pacte international relatif aux droits civils et politiques depuis le 15 mai 1970 et à la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants depuis le 16 mai 1989.
Tout en se réjouissant de la libération de Juma Aboufaied, ALKARAMA renouvelle son appel à la libération immédiate de son frère Dr Idriss Aboufaied et son transfert d’urgence dans une unité médicale spécialisée. Nous appelons les autorités libyennes à libérer également Abdelrahman Al-Gteewi enlevé par des agents de la Sûreté depuis plus de 15 mois ainsi que les 11 autres militants pacifistes arrêtés le 16 février 2007 et traduits devant une juridiction d’exception dépourvue des garanties minimales du procès équitable alors qu’ils n’ont fait qu’exprimer librement et pacifiquement leurs opinions politiques.
Il s’agit de Messieurs Jamal Alhaji, Fareed Azway, Almahdi Hmeed, Assadiq Hmeed, Faraj Hmeed, Adel Hmeed, Ali Hmeed, Ala Adrisi, Assadiq Gashoot, Bashir Alharis et Ahmad Alabeedi.