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M. Salem MOHAMED a été arrêté à son domicile le 28 juin 2011 par des  membres des services de la sécurité intérieure qui ont investi avec violence son domicile. Ces services ont cependant nié le détenir et refusé de prendre les médicaments apportés par le père de la victime.


M. Salem Al Ragoubi Salem MOHAMED, âgé de 31 ans est enseignant universitaire ; marié et père de deux enfants il réside avec sa famille à Abou Slim, Tripoli.

Le 28 juin 2011 à 03 heures 30 du matin, une vingtaine de membres des services de la sécurité intérieure (Al amn Addakhili) armés dont plusieurs étaient en tenue civile et portaient des cagoules ont investi avec violence le domicile de M. Salem MOHAMED qu’ils ont immédiatement menotté avant de l’emmener vers une destination inconnue à bord de l’un de leurs véhicules militaires.

A 04 heures 10, soit 40 minutes plus tard, une partie des militaires et des civils ayant procédé à l’enlèvement sont revenus sur les lieux pour fouiller la maison et emporter divers effets et documents personnels de la victime.

Dès le lendemain matin, le père de M. Salem MOHAMED s’est rendu au siège local des services de la sécurité intérieure d’Abou Slim, où il pensait que son fils avait été emmené pour connaître son sort et lui apporter son traitement médical.
M. Salem MOHAMED est insulinodépendant et doit impérativement s’auto-administrer de manière régulière son traitement sans quoi il risque de décéder.

Les services de la sécurité intérieure ont cependant nié le détenir et refusé de prendre les médicaments apportés par le père de la victime.

La famille de M. MOHAMED a déjà fait l’objet par le passé de nombreuses persécutions de la part des autorités en raison notamment du fait que l’un des frères de M. Salem MOHAMED, activiste politique s’était enfui à l’étranger où il est actuellement au bénéfice de l’asile politique.

Un autre de ses frères avait été arrêté en représailles et disparu plusieurs mois en 2006 avant d’être déféré devant une juridiction d’exception (Voir le communiqué).

La famille de M. MOHAMED craint que cet enlèvement ne s’inscrive dans les opérations de représailles actuellement menées par les agents du gouvernement de Tripoli contre les familles des personnes suspectées d’opposition au régime du colonel Kadhafi et craint également qu’il ne fasse l’objet d’une exécution extrajudiciaire.

Alkarama a adressé un appel urgent au Groupe de travail sur les disparitions forcées lui demandant d'intervenir auprès des autorités libyennes afin qu'elles fassent libérer M. Salem Al Ragoubi Salem MOHAMED ou du moins lui assurent en urgence une prise en charge médicale et garantissent son intégrité physique. Les Rapporteurs spéciaux contre la torture et sur les exécutions sommaires et extrajudiciaires ont également été informés de la situation de M. MOHAMED.