Alkarama a soumis un appel urgent au rapporteur spécial sur la torture afin qu'il intervienne auprès des autorités jordaniennes afin qu'une enquête exhaustive et impartiale sur le traitement subi par M. ABDULSALAM durant sa détention au secret soit ordonnée, que les auteurs soient identifiés, jugés et le cas échéant sanctionnés.
M. Ashraf Mohammad Yousef ABDULSALAM, âgé de 26 ans, de nationalité jordanienne, demeure habituellement à Bagdad en Irak. Le 20 juin 2010, les services des renseignements généraux jordaniens ont confisqué le passeport de M. ABDULSALAM, lors de son passage à un point du contrôle à la frontière irako-jordanienne, en lui demandant de se présenter à leurs locaux le lendemain. Le 21 juin 2010, M. ABDULSALAM s’est présenté au siège central des services des renseignements généraux à Amman où il a été détenu quelques heures avant d’être relâché le même jour.
M. ABDULSALAM a été arrêté à nouveau le 28 juin 2010 alors qu'il se rendait à une nouvelle convocation par les mêmes services de renseignement qui l’ont détenu au secret dans leurs locaux.
Ses proches ont tenté d’obtenir des informations sur les raisons de son arrestation et le lieu de sa détention auprès des services de renseignement qui n’ont pas reconnu le détenir. Ce n’est que le 22 juillet 2010 et à la suite de nombreuses démarches que sa mère a été autorisée à lui rendre visite sur le lieu de sa détention au siège des services de renseignement d’Amman.
Lors de cette visite qui a duré une quinzaine de minutes, elle a pu constater que son fils se trouvait dans un état de santé particulièrement préoccupant et qu’il portait des traces de coups et de tortures dont il avait été victime au cours de sa détention au secret ; il n’a pu cependant lui en parler en raison de la présence d’un gardien.
La victime a seulement précisé à sa mère qu’il n’avait pas fait l’objet d’une présentation devant une autorité judiciaire et qu’il n’avait jamais été examiné par un médecin en dépit de son état.
Notre organisation exprime de sérieuses craintes que M. ABDULSALAM qui continue à être détenu dans les mêmes conditions à ce jour ne continue à faire l’objet de tortures et/ou de mauvais traitements et que des aveux sous la torture ne lui soient extorqués pour être utilisés contre lui dans le but de le faire condamner.
Le Comité contre la torture a examiné le deuxième rapport périodique de la Jordanie les 29 et 30 avril 2010. De nombreuses allégations de torture lui ont été transmises notamment pratiquée dans les centres contrôlés par les services de renseignements.
Il exprime sa préoccupation devant le nombre élevé de plaintes de torture et de mauvais traitements par la police, les services de sécurité, de renseignement et l'administration pénitentiaire, le nombre limité d'enquêtes menées par les autorités, et le peu de condamnations et recommande à la Jordanie d'y remédier notamment en ordonnant des enquêtes menées par une institution indépendante, des poursuites conséquentes et des sanctions.