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Mahmoud Al Etewi

Alkarama a soumis une communication au Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (GTDA) le 18 mars 2025 concernant Mahmoud Al Etewi, un étudiant jordanien arrêté le 26 février 2024 à Zarqa par les services de renseignements généraux et accusé d’avoir consulté des sites considérés comme « non conformes » par les autorités.  

Après son arrestation Mahmoud Al Etewi a été conduit dans les locaux des services de renseignement de Jandawil à Amman et détenu au secret pendant 81 jours. Ce n’est que le 16 mai 2024 qu’il a comparu pour la première fois devant un procureur militaire et qu’il a été officiellement inculpé. Durant cette période, il a été torturé et soumis à des conditions de détention inhumaines qui ont gravement altéré son état psychologique.

Il est actuellement incarcéré à la prison d’Al-Muwaqqar 2 où sa famille qui a finalement pu lui rendre visite a constaté que son état général s’est considérablement dégradé en raison des mauvais traitements subis, raison pour laquelle son père  a déposé une plainte pour tortures auprès des autorités judiciaires, plainte restée à ce jour sans effets.

Il faut relever que le procès de la victime s’est déroulé devant une juridiction d’exception, la Cour de sûreté de l’État – juridiction composée de deux juges militaires et d’un juge civil, et dont l’indépendance et l’impartialité sont régulièrement contestées par les organisations de défense des droits humains. Son procès, entaché de graves irrégularités, s’est conclu par sa condamnation le 2 février 2025 à trois ans d’emprisonnement pour « apologie du terrorisme » un chef d’accusation très souvent retenu en Jordanie pour réprimer les journalistes, les opposant politiques et les activistes sur les réseaux sociaux.

Dans sa communication aux experts du Groupe de travail Onusien, Alkarama a dénoncé les tortures subies par la victime pour lui extorquer des aveux et a soulevé les graves atteintes à son droit fondamental à bénéficier d’un procès équitable devant une juridiction indépendante et impartiale.

Le Groupe de travail a été appelé à reconnaître le caractère arbitraire de la privation de liberté de Mahmoud Al Etewi et à enjoindre aux autorités jordaniennes à annuler sa condamnation et à le libérer immédiatement.