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Alkarama for Human Rights, 9 décembre 2008

Mr. Bashir Al JooraniAlkarama a adressé le 6 décembre 2008 une communication au Rapporteur spécial sur la torture pour l'informer du décès de M. Bashir Al Joorani suite aux tortures subies après son arrestation le 21 novembre 2008 par des agents du ministère de l'intérieur.

M. Bashir Muzhar Abdullah AL JOORANI, âgé de 34 ans était enseignant demeurant à Baaqouba, Muhafadhat Diyala. Il avait été arrêté le 21 novembre 2008 en milieu d'après midi à un barrage de contrôle routier mis en place par un groupe d'agents de la direction des affaires criminelles de Diyala (Mudiriyet Jara'im Diyala) à Jadidat Al Chatt situé à la sortie de la ville de Diyala sur la route menant à Bagdad.

Selon des témoins, les agents du ministère de l'intérieur supervisés par le commandant Hisham Al Tamimi semblaient avoir organisé un véritable guet-apens dans l'unique but d'enlever M. Al Joorani. Il a été emmené au siège de la direction des affaires criminelles de Diyala.

Le 1er décembre 2008, la famille M. Al Joorani a appris qu'il avait été admis à l'hôpital général de Baaqouba où il avait été emmené par les services du ministère de l'intérieur.

Elle s'y est rendue dans la journée et a constaté qu'il était dans un état grave ; il a pu articuler seulement les mots " Ils m'ont tué " faisant certainement allusion à ses tortionnaires.

Sa famille a pu constater qu'il avait plusieurs membres fracturés et portaient des trous dans le corps effectués par un instrument perçant utilisé par les services du ministère de l'intérieur pour la torture des détenus ; il est décédé le lendemain 2 décembre à 4 heures 30 du matin.

Les médecins qui ont constaté le décès ont alors requis une autopsie sur l'insistance de la famille et son corps a été transféré au service de médecine légale, malgré l'opposition du commandant Al Tamimi. La famille n'a cependant pas obtenu à ce jour une copie du rapport d'autopsie.

Ses proches ont toutefois pu photographier la victime et les photographies du cadavre sont édifiantes et laissent apparaître clairement les traces de tortures.

Le cas de M. Bashir Muzhar Abdullah Al Joorani ne constitue malheureusement pas une situation isolée, il s'agit d'une pratique généralisée qui se perpétue en toute impunité en Irak.

Récemment encore, les 13 août et 02 novembre 2008, MM. Thair Abdelillah JESSAM et Ziyad Annad DHIAB décédaient sous la torture dans les locaux de la direction des affaires criminelles de Diyala.

Nous rappelons que l'Irak est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques depuis le 25 janvier 1971.