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Alkarama a demandé aujourd'hui au Groupe de travail sur la détention arbitraire de l'ONU et à la Rapporteuse spéciale sur la liberté d'expression de rappeler à l'Etat saoudien que la détention prolongée de M. Gellani constitue une violation des législations saoudienne et internationale.
Contexte
M. Gellani a été arrêté une première fois en novembre 2005 par les services de renseignement saoudiens à un hôtel à La Mecque après le Hajj. Il a été détenu pendant huit mois sans accusation, ni procès et a été victime de tortures psychologiques et physiques graves. Après que le consulat britannique est intervenu auprès des autorités saoudiennes, les tortures ont cessé mais la victime est restée en détention. En mai 2006, il a entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention illégale dans l'espoir d'être libéré ou inculpé et jugé. Il a été libéré le 19 juillet 2006. Il n'a jamais été inculpé.
La victime a été libérée sous caution mais les autorités saoudiennes ont confisqué son passeport britannique pour qu'elle ne puisse pas quitter le pays et retourner chez elle.M. Gellani a fini par obtenir un nouveau passeport britannique à Jeddah qui a aussi été confisqué par les autorités saoudiennes. Au vu de cette situation inextricable, l'épouse de M. Gellani s'est résolue à déménager à Riyad avec ses enfants (le plus jeune étant alors âgé seulement de quelques mois) le temps de trouver une solution.
Ré-arrêté pour avoir accordé une interview à Al-Jazeera
En août 2007, M. Gellani a accordé une interview à Al-Jazeera, interview durant laquelle il a parlé des conditions désastreuses dans les prisons saoudiennes, de la torture et de la confiscation de son passeport britannique par les autorités. Quelques jours plus tard, les services de sécurité l'ont de nouveau arrêté, lui ont confisqué son téléphone portable et l'ont emmené vers une destination inconnue. Il était, au moment de son arrestation, en train de parler à son épouse au téléphone qui lui disait qu'elle allait arriver très prochainement avec les enfants à Riyad. Les autorités ont nié leur implication dans son arrestation et ont déclaré que M. Gellani "n'a pas été arrêté et n'est pas en détention". Pendant les trois premiers mois qui ont suivi son arrestation, il a été détenu dans une cellule minuscule sans pouvoir se mettre debout, sans doute pour le punir pour les critiques formulées pendant l'interview accordée à Al-Jazeera.
Depuis, M. Gellani a été détenu dans trois prisons différentes en près de quatre ans. Il est aujourd'hui détenu à la prison d'Abha. Il n'a toujours pas été accusé, ni jugé.
Impact sur la famille
La famille Gellani est dévastée. Elle habite actuellement en Grande-Bretagne. Le jour de son arrestation, sa mère a fait une attaque à cause du choc et souffre depuis d'une maladie chronique. M. Gellani est autorisé à appeler sa femme et ses trois enfants de manière irrégulière et sous étroite surveillance pendant environ cinq minutes.