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Personnalité reconnue en Arabie Saoudite pour son indépendance d'esprit et ses positions publiques en faveur de réformes institutionnelles, le Dr Saïd ben Zaïr est détenu arbitrairement depuis le 6 juin 2007, date à laquelle il fut arrêté à Riyad, de retour de la Mecque.Il avait déjà fait par le passé l'objet de plusieurs arrestations et de longues périodes de détention - plus de 8 ans entre 1995 et 2003 et plus d'un an entre 2004 et 2005 - pour avoir exercé son droit à la liberté d'expression, notamment en accordant une interview à la chaîne Al-Jazira en 2004, où il s'était exprimé sur la situation politique de son pays. Alkarama s'était déjà mobilisée à l'époque et avait soumis son cas au Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme.

Les autorités saoudiennes avaient, comme à leur habitude, accusé le Dr Ben Zaïr d'actes terroristes sans jamais préciser les faits qui lui étaient reprochés. Cette accusation était d'autant plus injustifiée que le Dr Ben Zaïr est connu dans le monde arabe et notamment dans son pays pour ses déclarations publiques condamnant toute forme de violence ou de terrorisme.


Ses deux fils, Saad et Moubarak, sont également détenus au secret et dans l'isolement le plus total pour lui avoir apporté leur soutien et leur assistance et également pour avoir dénoncé les persécutions dont leur père est victime depuis plus de deux décennies.
La dernière arrestation du Dr Ben Zaïr est incontestablement inscrite dans la lignée des précédentes et motivée uniquement par la volonté du ministre de l'intérieur de faire taire dans le pays toute voix libre et discordante et toute personnalité publique qui n'afficherait pas son allégeance inconditionnelle à la politique officielle du gouvernement.


Ces détentions successives ont eu de graves conséquences sur la santé physique du Dr Ben Zair, qui a toujours protesté contre les raisons de ses arrestations et détentions sans procès par des grèves de la faim illimitées. A ce jour, sa famille et nous-mêmes craignons que ces nombreuses grèves n'altèrent sa santé physique d'une manière irrémédiable.


Dans un Avis émis par le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire (GTDA) le 21 novembre 2008, le cas du Dr Ben Zaïr avait été reconnu comme constituant une détention arbitraire. L'Arabie Saoudite n'ayant jamais accepté de collaborer avec le groupe de travail en remédiant à cette situation, Alkarama avait de nouveau porté son cas à l'attention des experts onusiens les exhortant à rappeler à l'Arabie Saoudite ses engagements pris lors de sa candidature au Conseil des Droits de l'homme (CDH).


La question de la légitimité des pays qui violent gravement les droits fondamentaux de ses citoyens, comme l'Arabie Saoudite, à siéger au CDH reste posée. Rien n'empêche en effet aujourd'hui un tel Etat à présenter sa candidature au Conseil et d'être élu sans avoir ratifié les instruments internationaux majeurs des droits de l'homme et sans même respecter les recommandations formulées par les diverses institutions de l'ONU dans ce domaine.

Cette situation est affligeante à bien des égards et Alkarama espère que des dispositions seront prises au regard de ce problème lors des révisions à venir du Conseil des droits de l'Homme par l'Assemblée Générale de l'ONU à l'automne 2011.