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Alkarama a saisi le 23 septembre 2009 le Groupe de travail sur la détention arbitraire de cette situation en soumettant également les cas de son épouse, de nationalité marocaine, Mme Ayadïa Ahmed Al Sayyad et de ses deux frères M. Salah Abdurrahmane Al Faqasi et M. Abdullah Abdurrahmane Al Faqasi également arrêtés et détenus à la prison d'Al Hayr (Riyad) et de Dhahbane (Djedda) en raison de leur lien de parenté avec M. Ali Al Faqasi.
Pour rappel, les autorités saoudiennes avaient contraint M. Ali Al Faqasi, dont le nom est apparu sur la liste de suspects établie par la commission spéciale américaine d'enquête sur les attentats du 11 septembre 2001, à se rendre, en retenant notamment en otage son épouse et huit membres de sa famille en juin 2003.
Ayant appris qu'il faisait partie des personnes recherchées, M. Ali Abdurrahmane Al Faqasi a rendu public un communiqué par lequel il a déclaré n'avoir aucun rapport avec des actions terroristes et à fortiori avec les accusations formulées contre lui. Pour l'obliger à se rendre, les services de renseignement (Al Mabahit) de la région d'Al Baha ont alors procédé à l'arrestation de son épouse la fin du mois de mai 2003, et le 5 juin suivant, à celle de 8 autres membres de sa famille :
1- Son père, Abdurrahmane b.Saïd AL FAQASI alors âgé de 70 ans et décédé depuis.
2- Son oncle, Safr b. Salah AL FAQASI, alors âgé de 60 ans
3- Sabbah Safr Salah AL FAQASI, sa cousine paternelle.
4- Salah Abderrahmane AL FAQASI, son frère aîné encore détenu à ce jour.
5- Saïd Abderrahmane AL FAQASI, son autre frère.
6- Abderrazak b. Safr AL FAQASI, son cousin paternel.
7- Abdullah b.Safr AL FAQASI, son autre cousin paternel.
8- Abdurrahmane b. Abdullah AL FAQASI, un autre cousin paternel.
Ces derniers ont été retenus comme otages pendant plusieurs semaines.
Craignant pour leur sort, M. Ali Al Faqasi a décidé avant de se rendre d'obtenir par l'intermédiaire d'une personnalité religieuse, Cheikh Safr Al Hawali, la garantie que ses proches soient libérés et que lui même ne soit pas torturé et qu'il fasse l'objet d'une procédure légale et bénéficie d'un procès équitable.
C'est dans ces conditions, acceptées par le vice ministre et fils du ministre de l'intérieur M. Mohamed b. Naif b. Abdelaziz, que le 30 juin 2003, M. Ali Al Faqasi s'est présenté aux autorités et a été incarcéré à la prison d'Al Hayr près de Riyad où il se trouve actuellement.
Les membres de sa famille retenus en otage ont effectivement été libérés à l'exception de son frère Salah encore détenu à ce jour ; ce dernier avait déjà été arrêté une première fois le 28 septembre 2001 et maintenu en détention sans procédure légale pendant 18 mois avant d'être libéré sans jugement le mois de mars 2003.
Quelques jours après la reddition de M. Ali Al Faqasi, le vice-ministre de l'intérieur faisait une déclaration aux médias pour affirmer que celui-ci s'était rendu sans conditions ; cette déclaration a cependant été démentie publiquement par Cheikh Safr Al Hawali qui a confirmé les termes de l'accord passé.
A la suite de son emprisonnement, M. Ali Al Faqasi a pu recevoir la visite de ses proches ainsi que de son épouse, et ce, jusque dans le courant de l'année 2007. Il n'a cependant jamais été présenté devant un magistrat ou fait l'objet d'une procédure régulière comme s'était engagé M. Mohamed b. Naif b. Abdelaziz.
Le 25 avril 2007, son épouse a de nouveau été arrêtée à la suite d'une visite à la prison d'Al Hayr où elle est détenue depuis sans procédure légale ni jugement ; aucun motif pour son arrestation et sa détention ne lui a été communiqué.
Après 25 mois de détention au secret, sans possibilité de contact avec le monde extérieur, elle a été autorisée à recevoir pour la première fois dans le courant du mois de juin 2009 une visite de ses proches qui ignorent cependant si elle a fait l'objet de mauvais traitements.
Depuis le mois d'avril 2007, M. Ali Al Faqasi et son frère Salah sont également privés de visites familiales et n'ont aucune possibilité de contact avec le monde extérieur. Leurs proches ignorent les raisons de cette brusque dégradation de leurs conditions de détention et comment ils sont actuellement traités.
Enfin, M. Abdullah Abdurrahmane Al Faqasi, le frère cadet de M. Ali Al Faqasi, étudiant en dernière année d'ingéniorat à l'université d'Um Al Qura, a été arrêté lui aussi sans mandat de justice le 2 juin 2009 à la veille de son examen final de soutenance de sa thèse d'ingénieur ; il est détenu depuis à la prison de Dahbane à Djedda et ne fait l'objet d'aucune procédure légale.
Selon la famille des victimes, toutes ces mesures constituent des moyens de pression contre M. Ali Al Faqasi pour l'emmener à abandonner sa revendication à un procès public et équitable.
Alkarama dénonce encore une fois la pratique récurrente en Arabie Saoudite de la détention au secret et sans procédure légale durant de longues périodes ; elle a soumis ces situations au Groupe de travail de l'ONU en attirant particulièrement son attention sur le caractère particulièrement injustifiable et répréhensible de l'arrestation et de la détention de membres de la famille de suspects comme otages par des services officiels d'un gouvernement.