Le transfert d'un détenu à la capitale est généralement le signe que les autorités prévoient de le faire comparaitre à huis clos devant une juridiction d'exception et de le faire condamner à la suite d'un jugement expéditif. L'accusé n'est souvent pas informé des accusations portées contre lui.
Dr Saud Mukhtar al Hashimi, 47 ans, est un médecin connu dans son pays et partout dans le monde arabe pour être un fervent défenseur des libertés civiles et politiques, ainsi que pour ses déclarations courageuses en faveur du peuple palestinien. Il a été arrêté sans mandat judiciaire et sans être informé des motifs de son arrestation.
Le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l'ONU a été informé de cette affaire le 14 février 2007 par Alkarama. Il a ensuite adopté l'avis 27/2007 le 28 novembre 2007, confirmant le caractère arbitraire de la détention de M. Al Hashimi et des huit autres personnes arrêtées en même temps que lui, à savoir : M. Sulaiman Al Rashoudi, M. Al ESAAM Basrawy, le Dr Abdulrahman Al Shumairi, Dr Abdulaziz Al Khuraiji, M. Abdurlahman Sadeq Khan, M. Sharif Al Seif Al Dine Chahine, M. Mohamed Hassan Al Qurashi et le Dr Moussa Al Qarni. Dans cet avis, le Groupe de travail a affirmé que leur détention constituait une violation des articles 9, 19 et 20 de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Etant donné que le gouvernement saoudien n'a pas mis en œuvre les recommandations de l'organe de l'ONU concernant la situation des détenus, Alkarama a de nouveau sollicité le Groupe de travail le 14 juillet 2009 afin qu'il intervienne auprès des autorités saoudiennes en faveur des victimes.
Le Comité contre la torture, qui va bientôt examiner le deuxième rapport périodique de l'Arabie saoudite, a demandé aux autorités saoudiennes des informations spécifiques sur la situation de certains détenus, dont le Dr Al-Hachimi.
Alkarama demande de nouveau aux autorités saoudiennes de libérer les 9 prisonniers d'opinion et rappelle que, depuis le jour de leur arrestation, il ya presque 3 ans, ils n'ont jamais été présentés devant une autorité judiciaire et n'ont jamais été informés des accusations portées contre eux.
Notre organisation rappelle également que le Dr Al Hashimi et ses codétenus ont été considérés comme des prisonniers politiques depuis leur arrestation par les autorités saoudiennes qui ont tenté de négocier avec eux pour leur faire changer d'opinion sur certaines questions politiques. Un certain nombre d'entre eux ont été effectivement mis sous résidence surveillée. Ainsi, ils ne peuvent pas être jugés vu qu'ils n'ont fait l'objet d'aucune procédure judiciaire. Ils devraient donc être libérés immédiatement.