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Mustapha Chouia

 

Mustapha Chouia, 44 ans, et son ami Abdallah Bouammar, 50 ans, ont été enlevés les 25 et 26 mars derniers par des agents du DRS à Msila, à quelques 250 km au sud d'Alger. Depuis, leurs familles sont sans nouvelles et continuent à se heurter au silence des autorités qui nient leur détention. Alkarama dénonce vivement cette nouvelle affaire de disparition forcée, pratique odieuse appartenant à l'âge révolu de la « décennie noire ».

Le 25 mars dernier, Mustapha Chouia a été enlevé à Msila par des agents du DRS vers 15h alors qu'il venait de quitter son lieu de travail. Les agents l'ont interpellé alors qu'il conduisait la voiture de son ami Abdallah Bouammar et ont pris possession du véhicule pour l'emmener vers une destination inconnue. Le lendemain, le propriétaire de la voiture a également été arrêté à son domicile par les mêmes agents. MM. Chouia et Bouammar sont aujourd'hui toujours disparus.

Depuis trois jours, les familles des deux hommes ont effectué plusieurs démarches auprès des différents services de sécurité de la région mais les autorités persistent à refuser de reconnaître leur détention et de leur donner de leurs nouvelles.

En 2009, Mustapha Chouia avait déjà été arrêté et détenu au secret par les services du DRS pendant plus d'un mois. Disparu pendant cette période, il est réapparu à la prison de Chlef où il avait finalement été transféré. Inculpé de non-dénonciation, il avait été poursuivi en justice pour ne pas avoir rapporté un appel téléphonique de son frère alors en fuite. M. Chouia a affirmé avoir été gravement torturé par des éléments du DRS, en particulier au CTRI de Blida où il avait été détenu au secret.

A la lumière de ce précédent, les familles des deux victimes ont des motifs sérieux de croire que leurs proches ne soient soumis une nouvelle fois à des tortures alors qu'ils sont tous deux détenus au secret.

Alkarama a soumis aujourd'hui un appel urgent aux Rapporteur spécial sur la torture et au Groupe de travail sur les disparitions forcées des Nations Unies pour les informer de cette nouvelle affaire et leur demander d'intervenir auprès des autorités algériennes afin d'obtenir la libération de MM. Chouia et Bouammar.