
L’arrestation d’Abdulrahman Yusuf Al-Qaradawi, poète et activiste, a suscité de vives critiques, des organisations de défense des droits humains exhortant le Liban à respecter ses obligations au titre de la Convention contre la torture.
Al-Qaradawi, fils du défunt érudit islamique Yusuf Al-Qaradawi, a été arrêté le 28 décembre 2024 au poste-frontière de Masnaa alors qu’il revenait de Syrie.
Alkarama a dénoncé cette arrestation et demandé la libération immédiate d’Al-Qaradawi, mettant en garde contre toute extradition vers l’Égypte ou les Émirats arabes unis, où il risque de subir des tortures et de mauvais traitements. Alkarama a rappelé aux autorités libanaises leur devoir légal, en tant que signataires de la Convention des Nations unies contre la torture, qui interdit de transférer des individus vers des pays où ils risquent de subir de tels abus.
Al-Qaradawi, âgé de 54 ans, réside au Qatar et possède la nationalité turque. Son arrestation découlerait d’un mandat d’Interpol émis à la demande de l’Égypte, les Émirats arabes unis revendiquant également son extradition.
Son arrestation est intervenue peu après la publication d’une vidéo dans laquelle Al-Qaradawi, depuis Damas, critiquait les gouvernements de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de l’Égypte tout en célébrant la chute du régime syrien.
Selon son avocat, Mohamed Sablouh, aucun mandat d’arrêt n’avait été mentionné lors des précédents passages d’Al-Qaradawi au Liban ou de son voyage en Syrie, soulevant des interrogations sur l’activation soudaine de ce mandat. Sablouh a qualifié les accusations de politiquement motivées et infondées.
Les autorités libanaises ont déclaré que le pouvoir judiciaire demanderait à l’Égypte de fournir son dossier judiciaire pour examiner la demande d’extradition. Al-Qaradawi, cependant, rejette toutes les accusations, affirmant que ses actions relèvent de son droit à la liberté d’expression, garanti par le droit international et la constitution égyptienne. Il a également évoqué une persécution continue liée à son nom de famille et à l’héritage de son défunt père.
L’affaire a attiré l’attention internationale, des défenseurs des droits humains avertissant qu’une extradition vers l’Égypte ou les Émirats arabes unis violerait les obligations internationales du Liban et exposerait Al-Qaradawi à de graves violations des droits humains.