Le 2 mai 2012, L'Arabie Saoudite a de nouveau fait l'objet d'un Avis adopté par le Groupe de Travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire, cette fois au sujet de quatre personnes détenues pendant des années, sans que leur procès n'ait eu lieu, ni qu'aucunes poursuites judiciaires n'aient été engagées contre elles.Dans son Avis 8/2012, le Groupe de Travail confirme que la détention de ces quatre personnes constitue une violation à la fois de la législation saoudienne et de la loi internationale, et demande leur libération. Un autre aspect important est qu'il "constate l'existence d'un mode d'arrestations et de détentions arbitraires en Arabie Saoudite, de même que le silence du Gouvernement qui ne saisit pas l'opportunité de répondre aux allégations formulées par la source et présentées au Groupe de Travail."
Les quatre hommes, dont la détention est considérée comme arbitraire par le Groupe de Travail, sont Salman Mohamed Al Fouzan, Khaled Abdulrahman Al Twijri, Abdulaziz Nasser Abdallah Al Barahim et Saeed Al Khamissi. Tout en relevant que ces affaires "n'ont aucun rapport dans les faits", les conclusions de la source concernant [leur détention] sont similaires d'un point de vue juridique. (...) la détention de ces personnes n'a aucun fondement légal, (...) elles n'ont pas encore été formellement inculpées, ni informées des raisons de leur détention (...) [et elles] n'ont pas été autorisées à contester la légalité de celle-ci." Compte tenu de la durée de leurs 'détentions provisoires', variant de 3 à 8 ans, le Groupe de Travail estime que leur privation de liberté est en violation flagrante avec la législation saoudienne, ainsi qu'avec les normes internationales, y compris la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Elle relève donc des catégories I et III des types de détention arbitraire s'appliquant aux affaires portées devant le Groupe de Travail.
Sur base de cette décision, le Groupe de Travail "prie le Gouvernement saoudien de libérer les quatre hommes", et constatant les effets néfastes d'une détention illégale sur les victimes et leurs familles, il "demande, en outre, que le gouvernement leur accorde une indemnisation appropriée". En conclusion, le document appelle les autorités saoudiennes à coopérer avec le Groupe de Travail et à lui permettre d'effectuer une visite en Arabie Saoudite.
Alkarama se réjouit de l'adoption de cet Avis important par le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire, car il témoigne d'une démarche adéquate en vue de répondre à la situation déplorable en Arabie Saoudite, concernant des milliers de cas de privation illégale de liberté. Nous demandons, en outre, aux autorités saoudiennes de mettre pleinement en oeuvre le présent Avis, ainsi que les nombreux autres Avis rendus par le Groupe de Travail ces dernières années, et de prendre de sérieuses mesures afin de rompre le recours systématique à la détention arbitraire dans le Royaume.