Alkarama a alerté le 31 mars 2010 le Groupe de travail sur les disparitions forcées lui demandant d'intervenir auprès des autorités afin que celles-ci placent au plus vite M. Al-Dobii sous la protection de la loi.
M. Hammam Mohamed Modhish AL-DOBII, âgé de 18 ans, a été enlevé le 22 mars 2010 dans le quartier de Nouqm à Sanaa par une vingtaine d’hommes en civil, cagoulés et armés qui ont débarqué de trois véhicules juste devant la boutique dans laquelle il travaille. Ils l’ont emmené vers une destination inconnue sans lui présenter un mandat d’arrêt ni l’informer des raisons de son arrestation et ce, en menaçant ouvertement les voisins et les nombreux passants témoins des faits.
Ses parents ont immédiatement cherché à connaître les motifs de cette arrestation et le sort qui allait être réservé à leur fils. Ils se sont adressés aux autorités locales et notamment les services de sécurité du quartier qui ont nié l’avoir arrêté et le détenir.
Les circonstances même de ce type d’arrestations reflètent clairement les abus possibles de la part d’agents de l’Etat à l’encontre même de très jeunes personnes sous prétexte de la lutte contre le terrorisme en portant gravement atteinte à leurs droits les plus fondamentaux. Le cas de M. Al-Dobii est loin d’être un cas isolé.
Nous rappelons que le Comité contre la torture a examiné le rapport périodique du Yémen au mois de novembre 2009. Dans ses observations finales provisoires, le Comité recommandait : La mise « en œuvre sans délai des mesures efficaces pour que tous les détenus bénéficient dans la pratique de toutes les garanties fondamentales, dès le début de leur détention; en particulier, ils doivent pouvoir exercer le droit d’avoir rapidement accès à un avocat et de bénéficier d’un examen médical indépendant, d’aviser un proche et d’être informés de leurs droits au moment du placement en détention, ainsi que des accusations portées contre eux, et de comparaître devant un juge dans un délai conforme aux normes internationales. »