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Suite aux informations recueillies par son bureau de Sanaa, au Yémen, Alkarama a saisi la Haut-Commissaire aux Droits de l'Homme concernant la situation de la communauté juive dans le Gouvernorat de  Amran, au Yémen, menacée de déplacement forcé de la capitale, Sana ' a, par le gouvernement afin de «mieux assurer sa protection».

Cette décision du gouvernement yéménite fait suite à l'assassinat d'un membre de la communauté juive du Yémen, le 11 Décembre 2008, par un ex-pilote de l'armée de l'air yéménite, souffrant de troubles mentaux, et qui avait cité des motifs discriminatoires pour justifier son acte. Ce crime qui fait partie d'une campagne qui semble prendre de l'ampleur et commise par certains éléments de la population yéménite, va à l'encontre de plusieurs siècles de cohabitation pacifique entre la minorité juive et la majorité musulmane dans ce pays.

Il est à constater qu'au mépris de ses obligations en vertu du droit international de protéger les minorités religieuses, le gouvernement yéménite n'a pas fourni une protection suffisante pour contrer cette escalade de la violence qui a pris la forme de jets de bombes incendiaires lancées sur des maisons ainsi que des agressions physiques et verbales à l'encontre de membres de la minorité juive. Tout au contraire, le gouvernement a pour objectif de déplacer les Juifs de Amran, au nord du pays, vers la capitale Sanaa, située dans le sud. Cependant, la communauté n'a pas été consultée sur cette question, et ne souhaite pas ce déplacement qui peut être donc qualifié de déplacement forcé.

Dans sa lettre à la Haut-Commissaire aux Droits de l'Homme, Alkarama demande à ce que cette dernière rappelle au gouvernement du Yemen ses obligations de protéger les minorités nationales en vertu du droit international. Alkarama recommande également au Gouvernement yéménite de reconsidérer sa décision de déplacer la population en question et de lui assurer la protection nécessaire pour lui permettre de rester dans le gouvernorat de Amran, ou bien, si elles le souhaitent, de permettre et d'aider ces familles à se réinstaller dans un autre endroit de leur choix. Le gouvernement du Yemen doit aussi  faire en sorte que les responsables des actes de discrimination soient poursuivis dans le cadre de la Loi et en parallèle soutenir les efforts de réconciliation visant à sensibiliser la population au respect des minorités religieuses.

Alkarama, à travers son bureau au Yémen, continuera également de fournir un appui à tous les efforts déployés par les dirigeants religieux et communautaires afin d'assurer un retour à la relation harmonieuse qui a toujours existé entre la minorité juive et la majorité musulmane au Yemen.