Syrie: Libérez Haitham Al-Maleh !

Inquiètes de la détérioration de l'état de santé de l'avocat syrien M. Haitham Al-Maleh, actuellement retenu contre son gré à la prison centrale de Damas (Adra), vingt-et-une organisations de défense des droits de l'homme ont signé le présent communiqué de presse. M. Al-Maleh souffre actuellement de graves problèmes de santé associés au diabète, à l'hyperactivité de sa thyroïde et à la grippe, qui, étant donné son âge (79 ans), représentent une grave menace pour sa vie. Suite à son arrestation le 14 octobre 2009, il avait été placé en détention en attente de sa comparution devant le juge d'instruction militaire de Damas, prévue pour le 3 novembre 2009. Haitham Al-Maleh avait été accusé de "publication de fausses nouvelles affectant le moral de la nation », infraction prévue par l'article 286 du Code pénal syrien. Le fait de critiquer l'administration publique est considéré comme un délit au regard de la législation syrienne.

Après son arrestation par les autorités syriennes le 14 Octobre 2009, Haitham Al-Maleh a de fait disparu jusqu'au moment de sa comparution devant le procureur militaire le 27 octobre 2009. Ce dernier l'a interrogé sur les interviews qu'il avait accordées aux médias et sur la série d'articles qu'il avait écrits.

Haitham Al-Maleh, né à Damas en 1931, est un avocat de nationalité syrienne et un militant des droits de l'homme, avocat et titulaire d'un diplôme en droit international. Il a débuté sa carrière d'avocat en 1957 avant de rejoindre l'institution judiciaire syrienne en 1958. Les autorités syriennes ont ensuite édicté une loi spéciale en 1966 ; suite à la mise en place de cette législation, il a été mis fin a sa fonction de juge. Il a pu ensuite ré-exercer et a été un avocat actif jusqu'à son arrestation en octobre 2009.

Il a commencé ses activités de militant politique en 1951 sous le régime militaire du président Al-Adib Chichakli. Il a été arrêté en 1980 puis détenu jusqu'en 1986 avec d'autres d'autres activistes politiques, syndicalistes et opposants au gouvernement parce qu'il plaidait en faveur de réformes constitutionnelles. Pendant sa détention, il a entamé plusieurs grèves de la faim qui ont duré en tout 110 jours, dont 70 jours de jeûne ininterrompu.

Il a commencé à collaborer avec Amnesty International en 1989 et, en 2002, il a pu créer avec l'aide d'un certain nombre de militants une association de défense des droits de l'homme en Syrie.

Considérant le maintien en détention de Haithem Al-Maleh et la dégradation de son état de santé, les organisations signataires de ce communiqué de presse ont la conviction que les accusations portées contre Haitham Al-Maleh sont contraires aux dispositions relatives au droit à la liberté d'expression, telles qu'énoncées dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel la Syrie a adhéré en 1969. Les signataires demandent donc aux autorités syriennes d'abandonner toutes les accusations portées contre Haitham Al-Maleh, et de le libérer immédiatement en raison de son état de santé qui se détériore de jour en jour.

Les organisations mentionnées ci-dessous ont suivi de près certaines des mesures positives prises par le gouvernement syrien les mois derniers. Elles attendent néanmoins impatiemment que des mesures plus efficaces relatives au respect et à la promotion des droits de l'homme soient mises en place par le gouvernement syrien, notamment l'accord d'une amnistie générale pour les prisonniers politiques et les prisonniers d'opinion détenus actuellement dans les prisons syriennes, en accord avec les engagements qu'il a pris en signant et ratifiant les instruments internationaux des droits de l'homme.


Libérez notre confrère Haitham Al-Maleh ! Libérez tous les prisonniers de conscience!

Signataires:

Organisation nationale des droits de l'homme en Syrie (Syrie).
Commission arabe des droits humains(Paris).
Association syrienne pour la défense des droits de l'homme (Syrie).
L'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (Royaume-Uni).
Association des droits de l'homme pour l'assistance aux prisonniers (Égypte).
Centre arabe pour l'indépendance de la magistrature (Egypte).
Institut arabe pour le développement et la citoyenneté (Londres).
L'Union Arabe pour les défenseurs des droits de l'homme (Egypte).
Alkarama (Suisse).
Centre national pour les droits de l'homme en Egypte (Egypte).
L'Union arabe des droits de l'homme et droit international (Norvège).
Organisation arabe pour la réforme pénale (Egypte).
Damas, Centre d'études théoriques et les droits civils (Suède).
Organisation égyptienne pour les droits de l'homme (Egypte).
Association palestinienne pour les droits de l'homme (Monitor) - (Palestine - Liban).
Monde Arabe Centre pour le développement de la démocratie et des droits de l'homme (Jordanie).
Voix de la Fondation du droit (Jordanie).
Réseau des démocrates dans le monde arabe (Londres).
Ligue tunisienne des droits de l'homme (Tunisie).
Bahrain Center for Human Rights (Bahreïn).
Institut démocratique égyptien (Egypte).
Bahrain Youth Society for Human Rights (Bahreïn).