LIBYE: ALKARAMA SOUMET LE CAS DU DR ARJILI, ANCIEN VICE-MINISTRE ARRETE PAR LES FORCES DE LA RADA ET ACTUELLEMENT DISPARU

Arjili

Alkarama a saisi  le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDF) concernant la situation du Dr Abdurahman Mohamed Arjili Ghoma, l’ancien vice-ministre des victimes de la guerre et des personnes disparues, enlevé par des hommes armés à Tripoli le 8 juin 2016 alors qu'il se rendait à son travail .
Au cours de son mandat de vice-ministre, le Dr Arjili, âgé de 48 ans, avait dénoncé certains groupes armés d'avoir commis de graves violations des droits de l'homme, notamment des disparitions forcées. La famille craint donc que son enlèvement ne soit une forme de représailles en raison de ses anciennes prises de position.

Trois jours après son enlèvement sa famille a reçu des informations selon lesquelles il était détenu par des membres d'une milice proche des forces du Rada’a dirigée par Ahmed Kablane. Ils se sont rendus le même jour dans leurs locaux mais ceux-ci ont nié sa présence et les ont menacés afin qu’ils s’abstiennent de continuer leurs recherches.

Après de nombreuses démarches, la famille de la victime a réussi à contacter une personne proche d’Ahmed Kablane qui leur a promis de les aider à obtenir des informations sur le sort du Dr Arjili. Quelques jours plus tard, ils ont reçu la confirmation que ce dernier était bien détenu par les forces du Rada’a ; cependant, sa libération était conditionnée selon l’intermédiaire par le paiement d'une rançon de six millions de dinars.

En septembre 2017, l'épouse du Dr Arjili a contacté les forces de la RADA via un média social et a finalement été autorisée à lui parler par téléphone. Il l'a informée qu'il avait été détenu pendant 15 mois dans un lieu inconnu, avant d'être récemment transféré à la base aérienne de Mitiga. Suite à cet appel, elle a été autorisée à lui rendre visite trois fois dans les mois suivants, la dernière remontant déjà à plus d'un an.

Le Dr Arjili et sa famille sont restés en contact grâce à de rares appels téléphoniques. Cependant, après leur dernier appel le 15 juin 2020, son épouse s'est vu refuser tout autre contact avec lui, que ce soit par appel ou par visite. Son interlocuteur a également refusé de lui donner toute autre information sur sa localisation et son état de santé.
Le Dr Arjili souffre d'une leucémie et sa famille craint pour sa vie.
Alkarama a lancé un appel urgent au Groupe de travail sur les disparitions forcées de l’ONU, demandant à ses experts d’intervenir rapidement auprès des autorités libyennes, les exhortant à faire libérer immédiatement le Dr Arjili et en tout état de cause que sa famille soit informée de son sort et qu’il soit placé sans délai sous la protection de la loi.