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Radeef Mustafa, avocat défenseur des droits de l'homme et président du Comité kurde pour les droits de l'homme (Al-Rased) de 44 ans, est victime de mesures de persécutions de la part des services de sécurité syriens qui ont tenté de l'arrêter chez lui à Alep les 2 et 3 septembre derniers. Il a été forcé de fuir le domicile familial avec sa femme et ses quatre enfants pour tenter de leur échapper. S'il est arrêté, il y a de sérieux motifs de croire qu'il pourrait être torturé par les forces de sécurité syriennes.

Radeef Mustafa joue depuis plus de dix ans un rôle de premier plan dans le domaine des droits de l'homme en Syrie en prenant la défense des prisonniers de conscience devant plusieurs cours syriennes, en particulier la Cour suprême de la sûreté de l'Etat pour demander à ce que leurs droits soient respectés.

Depuis le 15 mars dernier, date du début du soulèvement en Syrie, Radeef Mustafa a défendu de nombreux manifestants pacifiques arrêtés et torturés pour avoir exprimé leur opposition au régime. Il ne fait aucun doute que les mesures de persécution et les menaces de représailles à son encontre sont liées à ses activités de défenseur des droits de l'homme d'autant que ce n'est pas la première fois qu'il est persécuté par les autorités. Appels téléphoniques, mesures d'intimidations, menaces d'être radié de l'ordre des avocats... Depuis le début de sa carrière d'avocat en 1997, ce fervent défenseur des droits de l'homme en Syrie a fait régulièrement l'objet de persécutions que ce soit de la part des services de sécurité syriens ou de l'Association du Barreau syrien.

Le 19 décembre 2010, Radeef avait été interrogé par le Conseil de l'Association du Barreau syrien de la branche d'Alep et accusé dans ses écrits et ses activités de « porter atteinte à l'unité nationale », d'être à la tête d'une organisation « illégale » et de « diffuser de fausses nouvelles », accusations fréquemment avancées contre les défenseurs des droits de l'homme par la Cour suprême de la sûreté de l'Etat syrienne. En avril dernier, suite à une nouvelle audience devant le Conseil, ces accusations ont fini par être levées mais Radeef Mustafa a fait l'objet d'un avertissement.

Craignant qu'il ne soit victime de graves mesures de représailles et qu'il ne soit arrêté et torturé, Alkarama a soumis son cas en urgence le 7 septembre 2011 aux Rapporteurs spéciaux sur la liberté d'expression et sur la situation des défenseurs des droits de l'homme.