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M. Alaaeddin Al-Rashi, éditeur syrien et défenseur des droits de l’homme, qui s'était rendu en Arabie saoudite le 3 mars 2011 a été enlevé le 20 mars par des agents des services de renseignement (Mabahit al-ama). Depuis, son lieu de détention n'est pas connu et les autorités saoudiennes refusent de donner toute information sur son sort.

M. Alaaeddin AL-RASHI (علاء الدين آل رشي), ressortissant syrien, âgé de 37 ans, marié, père de 4 enfants, réside habituellement en Syrie . Il a vécu près de dix années en Arabie saoudite où il se rend régulièrement dans le cadre de ses activités professionnelles.

Docteur en sciences de l’information et de la communication, il dirige une société d’édition et il est lui-même l’auteur de plusieurs ouvrages sur diverses questions de société. M. Alaaeddin AL-RASHI est également un militant des droits de l’homme ; il est membre de la Commission arabe des droits de l’homme (Paris) et il prend régulièrement et publiquement position sur certains faits d’actualité.

M. Alaaeddin AL-RASHI s’est rendu avec son épouse en Arabie saoudite le 03 mars 2011 dans la perspective d’assister en tant qu’auteur et éditeur au Festival international du Livre qui se tient à Riyad jusqu’au 20 du même mois. Il a à cette occasion rencontré de nombreuses personnalités du monde littéraire et de la société civile locale et a également été invité à des rencontres et des réunions d’écrivains.

Le jour de son retour en Syrie le 20 mars 2011 à 20 heures au moment où ils quittaient leur lieu de résidence à Ryad, il a précédé son épouse pour l’attendre au bas de l’immeuble. Celle-ci est descendue quelques minutes après lui pour constater qu’il n’était pas là. Désemparée, elle a contacté dès le lendemain matin les autorités de police locales qui ont refusé de lui fournir la moindre information. 

Dans la même journée elle a fait l’objet d’une visite de plusieurs agents des services de renseignement (Mabahit al-ama) qui ont procédé à la perquisition de leur appartement sans mandat de justice et ont saisi des effets personnels de M. Alaaeddin AL-RASHI. C’est ainsi qu’elle a eu la certitude qu’il avait été arrêté la veille par ces mêmes services.

Elle a alors décidé de contacter les autorités diplomatiques syriennes et a constitué un avocat. Ce n’est que deux mois plus tard le 23 mai 2011 qu’elle a reçu un bref appel téléphonique de son époux qui lui a seulement déclaré « qu’il allait bien » sans lui donner de détails ou d’informations sur les raisons ou le lieu de sa détention ;  à ce jour elle reste dans l’ignorance totale de son sort et les autorités refusent de confirmer sa détention ou de lui donner la moindre information.

Alkarama est particulièrement préoccupée par la situation de M. Alaaeddin AL-RASHI  et a de sérieuses raisons de penser que son arrestation est directement liée à ses activités en tant qu’éditeur, à sa participation au festival et au projet de créer une nouvelle maison d’édition avec des intellectuels saoudiens considérés comme des militants réformateurs.

Le groupe de travail sur les disparitions forcées a été sollicité par Alkarama le 18 août 2011 afin qu'il intervienne auprès des autorités saoudiennes. La Rapporteuse spéciale concernant la situation des défenseurs des droits de l'homme et  le Rapporteur spécial sur la liberté d’opinion et d’expression ont aussi été informés de la situation de M. Al-Rashi.