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Alkarama a adressé un appel urgent au Comité contre la Torture le 11 aout 2014, lui demandant de prendre des mesures provisoires visant à bloquer la procédure d'extradition de Sayed Omar Salem Omar, un citoyen égyptien, membre fondateur du Parti de la Liberté et de la Justice, l'aile politique des Frères Musulmans en Egypte, dont les membres font l'objet d'une répression sanglante de la part des autorités égyptiennes depuis maintenant plus d'un an.

Directeur de la Maison d'Edition Universitaire M. Omar se rendait au Salon international du livre de Casablanca lorsqu'il a été interpellé à son arrivée à l'aéroport en provenance du Caire par les autorités marocaines qui ont invoqué l'existence d'un mandat d'arrêt international émis par l'Egypte. Présenté devant le procureur du Roi à Casablanca, il a été informé qu'il était poursuivi par les autorités égyptiennes pour avoir prétendument participé à une manifestation en aout 2013 visant « à porter atteinte à l'ordre public et à commettre des crimes contre des agents publics. » M. Omar a fait part de son étonnement, n'ayant jamais pris part à cette manifestation et surtout du fait qu'il avait quitté le territoire égyptien sans être inquiété par les autorités. Il a cependant été placé en détention sous écrou extraditionnel et transféré à la Prison de Salé près de Rabat où il se trouve actuellement détenu.

Déféré le 11 juin 2014 devant la Cour de cassation de Rabat compétente pour statuer en matière d'extradition, M. Omar a fait part de ses craintes qu'il ne soit soumis à la torture s'il venait à être extradé en Egypte, voire condamné à mort après un procès inéquitable comme cela a été le cas pour des centaines de manifestants pacifiques ces derniers mois. Ces craintes sont d'autant plus fondées qu'il a avait déjà été arrêté et torturé par la police sous l'ère Moubarak en raison de son engagement politique. Le climat de répression en Égypte vient s'ajouter à ces craintes et tout laisse à penser qu'en cas d'extradition, M. Omar ne bénéficiera pas de toute évidence d'une procédure judiciaire équitable et sera soumis à des mauvais traitements. Cependant, et contre toute attente, la Cour de Cassation de Rabat a fait droit à la demande des autorités égyptiennes ; cette décision doit désormais être confirmée par la signature d'un décret d'extradition du chef du gouvernement marocain pour être exécutoire.

Le Comité contre la Torture des Nations Unies, saisi en urgence par Alkarama, a demandé le 19 août dernier aux autorités marocaines de ne pas extrader M. Omar dans l'attente de l'examen de son cas.
Partie à la Convention contre la torture depuis 21 juin 1993, le Maroc qui avait été fortement critiqué après l'extradition de M. Alexey Kalinichenko vers la Fédération de Russie le 14 mai 2011, collabore depuis régulièrement avec le Comité en s'abstenant d'extrader les personnes vers les pays où elles risquent d'être torturées conformément au principe de non-refoulement établi par l'article 3 de la Convention.

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