Skip to main content
Alkarama for Human Rights, 21 juin 2008

Alkarama a adressé le 20 juin 2008 au Groupe de travail sur la détention arbitraire une communication au sujet de M. Imed Al Chibani, arrêté et détenu sans procédure légale depuis le 10 juillet 2007. Une précédente communication lui avait été envoyée le 17 août 2007

Imed AL CHIBANI est né en 1978 à Benghazi et y demeure. Il a été arrêté sur la voie publique par des agents des services de la sécurité intérieure en tenue civile dans la matinée du 10 juillet 2007 et conduit dans des locaux de la sécurité intérieure de Benghazi proches de la clinique ophtalmologique de Benghazi « An nahr Assinyi ».

Il a été vu pour la dernière fois en ces lieux par des détenus libérés vers le 15 juillet.
Les témoignages de ces détenus font état de graves tortures qu’aurait subies M. Al Chibani dès les premiers jours de sa détention.

Imed Al Chibani avait déjà été enlevé par les services de la sécurité intérieure le 05 décembre 2005, torturé et détenu au secret jusqu’au 14 octobre 2006, date à laquelle il a été libéré. Il avait fait l’objet d’un premier appel urgent le 25 janvier 2006 ainsi que d’une communication au Groupe de travail sur les disparitions forcées.

Durant cette première détention, il n'a jamais été présenté devant un magistrat ou une juridiction de jugement.

Les proches de M. Al Chibani ignorent les raisons pour lesquelles il a été arrêté une seconde fois mais précisent qu’il avait été menacé après sa dernière libération à propos de son utilisation d’Internet.

Sa mère a effectué de nombreuses démarches pour obtenir des informations sur son sort auprès des services de la sécurité intérieure de Benghazi lesquels n’ont jamais reconnu le détenir jusqu’au mois de mai 2008 où elle a été informée qu’il se trouvait à la prison d’Assaka et qu’elle pouvait demander une autorisation de le visiter.

C’est dans ces conditions qu’elle a pu lui rendre visite pour la première fois le 28 mai dernier et constater que son état de santé s’était particulièrement dégradé durant sa détention au secret.

Elle a également obtenu la confirmation qu’il avait été encore une fois gravement torturé durant plusieurs semaines et qu’il ne faisait pas l’objet d’une procédure légale, n’ayant jamais été présenté devant un magistrat pour être formellement inculpé.

Il ne fait pas de doute que, tant la première détention sans procédure légale pendant 10 mois, que la détention actuelle de M. Al Chibani, sont des privations arbitraires de liberté, contraires à la fois aux normes légales internes en vigueur dans le pays et aux normes internationales pertinentes énoncées dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques que la Libye a ratifié en 1989.