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Kamal Ahmad, un militant syrien de 29 ans originaire d'Alep, a été arrêté le 12 août 2012 par des agents des services de renseignement de l'armée de l'air en civil. Sa famille n'a plus de nouvelles de lui depuis cette date et les services de sécurité continuent de nier sa détention. De nombreuses personnes disparues qui réapparaissent rapportent avoir été victimes de graves tortures alors qu'elles étaient détenues au secret ; aussi, nous avons des motifs raisonnables de craindre pour la vie de Kamal Ahmad et pour son intégrité physique et mentale. Aujourd'hui, Alkarama a sollicité l'intervention urgente du Groupe de travail sur les disparitions forcées de l'ONU auprès des autorités syriennes pour remédier à cette situation. Selon un rapport récemment publié par la Commission internationale indépendante d'enquête sur la Syrie, des milliers de personnes ont été enlevées par différentes branches des services de sécurité syriens depuis le début du soulèvement en 2011 dans le cadre d' « une campagne de terreur généralisée contre la population ».
Du militantisme de Kamal Ahmad
En dépit de son jeune âge, Kamal Ahmad est engagé politiquement contre le régime d'Al Assad depuis plusieurs années. Avant même le début du soulèvement populaire syrien en 2011, il était déjà un membre actif du parti communiste syrien. En novembre 2011, il a cofondé le Comité de coordination de la fraternité kurdo-arabe, un groupe de jeunes militants kurdes et arabes institué « en réponse aux tentatives rigoureuses du régime de créer une scission au sein de la société syrienne ». Kamal était responsable de la coordination des activités du comité dans sa ville natale. Au début du soulèvement en 2011, il a participé aux manifestations appelant à la chute du régime d'Al Assad.
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En 2012, après un important afflux de personnes déplacées dans le gouvernorat d'Alep provoqué par des bombardements à grande échelle de civils sur les villes de Dara'a, Hama, et Homs par les forces du régime, Kamal Ahmad a décidé de s'engager dans l'humanitaire. Il a commencé à travailler pour le Croissant rouge et le Service jésuite pour les réfugiés en s'occupant de répondre aux besoins de base des personnes déplacées et en travaillant dans une école dans la vieille ville d'Alep. En raison de ses activités politiques et humanitaires, il a toujours encoure le risque d'être arrêté ou enlevé, un risque qui a fini par devenir réalité...
De la disparition de Kamal Ahmad
Le 12 août 2012, Kamal a été enlevé en début d'après-midi par trois agents des services de renseignement de l'armée de l'air en civil dans le quartier Ashrafieh à Alep, en face de son lieu de travail – l'école Bechara Al Khoury. Ce jour-là, Kamal a été le seul à être enlevé dans son école, ce qui démontre sans doute la volonté délibérée des autorités syriennes de le prendre pour cible en raison de son engagement contre le régime. Plusieurs témoins de la scène d'enlèvement affirment avoir reconnu des membres des services de renseignement de l'armée de l'air d'Alep.
Où est Kamal Ahmad?
Après son arrestation, la femme de Kamal Ahmad s'est rendue à Alep dans plusieurs centres de détention contrôlés par différentes branches des services de sécurité pour s'enquérir, en vain, du sort de son mari. Elle a finalement été obligée de quitter le pays et de démissionner de son poste à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) après avoir reçu des menaces sérieuses de la part des services de sécurité syriens. Elle essaie toujours par tous les moyens de savoir où se trouve Kamal mais n'a pas été en contact avec lui depuis son arrestation. L'un de ses proches a, à son tour, demandé des informations sur le sort de Kamal auprès des services de renseignement de l'armée de l'air mais en vain. Les agents continuent de nier sa détention et ont refusé de répondre à ses questions.
Etant donné que la plupart des personnes qui sont réapparues après avoir été détenues au secret rapportent avoir été victimes de graves tortures, nous craignons pour la vie de Kamal et pour son intégrité physique et mentale. Aujourd'hui, Alkarama a sollicité l'intervention urgente du Groupe de travail sur les disparitions forcées de l'ONU auprès des autorités syriennes afin que des enquêtes soient ouvertes sans délai sur le sort de la victime, qu'il soit immédiatement libéré ou tout au moins placé sous la protection de la loi.