Genève, 10 Décembre 2010. Alkarama a décerné son Prix 2010 à Me. Haitham Al-Maleh, le célèbre avocat syrien, âgé aujourd'hui de 80 ans et qui n'a malheureusement pas pu être présent à Genève pour recevoir son prix car il est actuellement détenu dans la prison de Adra à Damas, en Syrie.
| {mgmediabot2}path=media/Award2010FRENCH.flv|image=media/AwardALK2010_FR.jpg|playlist=none|width=480|height=272{/mgmediabot2} |
Néanmoins, la cérémonie a eu lieu le vendredi 10 décembre au Centre International de Conférences de Genève (www.cicg.ch), à Genève, en Suisse, où le fils de Me. Haitham Al-Maleh, Iyas Al-Maleh, a reçu le prix en son nom.
Le Prix Alkarama est présenté chaque année le 10 Décembre, la Journée internationale des droits de l'homme, à un défenseur des droits humains qui a fait preuve d'un dévouement tout au long de sa vie à la protection et la promotion des droits de l'homme dans le monde arabe.
Arrêté pour avoir critiqué le régime syrien
Haitham Al-Maleh, l'un des plus célèbres défenseurs des droits humains dans le Monde arabe, a été enlevé par les forces de sécurité syriennes le 14 Octobre 2009, devant son bureau à Damas. L'enlèvement est survenu deux jours après qu'il eut accordé une interview à la chaîne de télévision Barada TV, basée à Londres et appuyant l'opposition syrienne, au cours de laquelle il a critiqué les autorités syriennes pour leur suppression des libertés universelles de base et l'utilisation de la loi sur l'Etat d'urgence pour justifier de nombreuses violations des droits de l'homme.
Un symbole de liberé
 Alkarama's President of the Council, Dr. Abdulrahman Al-Naimi |
"Haitham Al-Maleh continue à payer le prix pour ses efforts inlassables" a concédé Al-Naimi, "pour la défense des opprimés et des victimes de l'injustice."
Dr. Al-Nuaimy a rajouté que, «Alkarama considère que les valeurs de dignité, liberté et justice n'auraient pas de sens si elles n'étaient pas défendues par l'engagement indéfectible et l'honnêteté des hommes et des femmes qui consacrent leurs vies à la défense des droits de l'homme."
Il a conclu en disant que «Alkarama a créé ce prix dans le cadre de son engagement soutenu pour assurer la protection des défenseurs des droits de l'homme."
Face à l'adversité
 Alkarama's Legal Director, Rachid Mesli |
Rachid Mesli, le directeur du département juridique d'Alkarama, a prononcé un discours au cours duquel il a loué le courage de Haitham Al-Maleh dans la défense des droits de l'homme, et a défendu la persévérance d'Al-Maleh face à l'adversité.
En Juillet 2010, Haitham Al-Maleh a été condamné à trois ans de prison par un tribunal militaire de Damas pour des accusations de "propagation de fausses nouvelles"et "affaiblissement du sentiment national".
"Le prix de l'année dernière a été décerné à Me. Abdennour Ali Yahia", a déclaré Mesli,« et maintenant, nous respectons cet homme d'autant plus, parce que non seulement lui-même, mais aussi Haitham Al-Maleh, continuent à se définir en tant que voix de premier plan de la liberté dans le Monde arabe ."
Il a conclu son discours en réaffirmant que le prix Alkarama "est dédié à ceux qui, tout au long de leur vie, ont combattu sans relâche des régimes dictatoriaux qui répriment leurs propres citoyens pour se maintenir au pouvoir."
Discours de Me. Pascal Maurer
 Haitham Al-Maleh's son and Executive Director of the Haitham Al-Maleh Foundation, Iyas Al-Maleh (left) and president of the International Union of Lawyers, Pascal Maurer (right) |
Dans son discours, Me. Pascal Maurer, le président de l'Union Internationale des Avocats, décrit Haitham Al-Maleh comme son «estimé» et «aîné »et vante ses efforts inlassables pour la défense des droits de l'homme. Il a salué la lutte continue pour ses droits humains dans le Monde arabe rappelant le "résonance des sons entendus dans la région face aux dictatures".
M. Maurer a exprimé son optimisme sur le rôle important joué par la jeunesse dans le développement continu des libertés universelles. Il a terminé en disant que, «J'ai eu la chance, depuis que j'ai commencé à travailler comme avocat en 1973, de rencontrer et travailler avec des collègues tels que Me Al-Maleh, qui font preuve d'une rare qualité d'engagement et de dévouement à la profession juridique. "
Le fils reçoit le prix au nom du père
 |
Iyas Al-Maleh, qui a reçu le Prix 2010 sur Alkarama au nom de son père, a remercié Alkarama pour sa générosité et son engagement pour la cause des droits de l'homme.
Il a dit: «Mon père a célébré son 80e anniversaire en prison, loin de ses enfants et petits-enfants, pour les seuls faits d'avoir dénoncé les violations des droits et défendu les opprimés."
Il a ajouté que le régime au pouvoir en Syrie continue de violer les droits de ses citoyens, citant son père comme un exemple de ceux qui ont le courage de continuer à travailler sans crainte de la répression du régime. «Ils voulaient le faire taire, mais à chaque fois qu'il sort de prison, il en sortira plus fort ...» dira Iyas Al-Maleh.
Né à Damas en 1931, Haitham Al-Maleh a commencé sa carrière d'avocat au début des années 1950. Il a exercé la profession de juge de 1957 à 1966 et a créé, en 2001, l'Assocation syrienne pour la défense des droits de l'homme.
M. Al-Maleh s'est consacré au cours des quarante dernières années à la défense des droits des Syriens à travers tout le pays, sans aucune distinction, quelle qu'ait été leur appartenance sociale, idéologique ou politique. Il a reçu de nombreux prix internationaux pour son travail de défenseur des droits de l'homme, a participé à de nombreuses conférences et même pris la parole devant des assemblées parlementaires à travers le monde.
En raison de son activité de défenseur des droits de l'homme en Syrie, M. Al-Maleh a déjà été emprisonné entre 1980 et 1987 sans procès, ni accusation. Il a été traduit devant un tribunal militaire en 2002 pour publication d'un magazine, a été radié du barreau en 2003 et s'est vu à plusieurs reprises empêcher de voyager et de participer à des conférences depuis janvier 2004.
M. Al-Maleh a défendu la nécessité de l'application stricte de la constitution syrienne et a plaidé en faveur de la protection des droits de tous les Syriens, tels que garantis par cette législation.