Avant-propos du conseil d’administration d'Alkarama

Selon les chiffres publiés dans le rapport sur le développement humain arabe de 2016, le monde arabe ne compte que 5% de la population mondiale alors qu’il représente environ 68% des décès liés aux conflits armés, 58% du nombre total de réfugiés et 45% des attentats terroristes dans le monde. Les autocraties, les dictatures et les interventions étrangères sont certainement les principaux facteurs responsables de cette tragique situation. La vision d'Alkarama pour un monde arabe où tous les individus vivent libres, dans la dignité et protégés par l’état de droit reste donc essentielle et constitue un enjeu fondamental aujourd’hui. En 2011, nous avions déjà exprimé des craintes que la période de transition commencée avec le « printemps arabe » ne soit difficile. Le temps a montré que les espoirs partagés par tant de personnes dans la région de parvenir pacifiquement à un état de droit et à un changement durable dans la gouvernance ont été brutalement réprimés. Loin de répondre aux demandes de leurs citoyens, les gouvernements ont répondu par une répression brutale pour museler leur peuple : exécutions sommaires, enlèvements suivis de disparitions, torture et harcèlement judiciaire ont constitué le lot commun à de nombreux pays de la région.

Dans ce contexte, protéger les défenseurs des droits de l'homme et les artisans du changement a été l'un des principaux défis auxquels Alkarama a dû faire face ces dernières années. Plus que jamais, notre priorité demeure de protéger et soutenir les sociétés civiles locales en agissant comme un pont entre elles et les mécanismes des droits de l'homme de l'ONU. L'efficacité de cette approche a toutefois montré ses limites, car certains gouvernements persistent à refuser de ratifier les instruments fondamentaux de droits de l'homme, et ceux qui les ont ratifiées sont souvent réticents à respecter les obligations qui en découlent. Néanmoins, nous sommes convaincus que les mécanismes des Nations Unies demeurent un moyen de recours essentiel pour faire valoir les droits des victimes, en particulier dans les pays où la justice est au mieux inefficace, sinon un outil aux mains des gouvernements pour réprimer toute voix dissidente.

Il n'est donc pas étonnant que, sous le prétexte de lutter contre le terrorisme, certains régimes arabes, avec le silence – sinon le soutien – des démocraties libérales occidentales, n'hésitent pas à attaquer ces procédures ainsi que ceux qui coopèrent avec elles. Trop souvent, les victimes ainsi que leurs familles et leurs avocats, sont sujettes à des représailles pour avoir eu recours aux mécanismes onusiens. Alkarama n’a elle-même pas été épargnée par cette logique puisqu’elle est régulièrement ciblée par des campagnes de diffamation orchestrées par ces mêmes États pour discréditer notre travail et les victimes qui ont demandé notre aide. Ces accusations nous poussent cependant à continuer encore et toujours à dénoncer les injustices commises par ces régimes et de parler pour ceux qui sont réduits au silence.

Cette année encore, notre équipe a apporté son assistance juridique à des centaines de victimes de violations des droits de l'homme les plus graves. Elle a également soumis six rapports aux Organes de traités de l'ONU, cinq rapports au Conseil des droits de l'homme dans le cadre de l'Examen périodique universel et trois rapports sur les institutions nationales des droits de l’homme des pays arabes évaluant leurs indépendance et impartialité. Alkarama a également publié deux rapports publics sur le droit à la vérité pour les familles des disparus en Algérie et la répression des défenseurs des droits humains en Arabie Saoudite. En dépit de ressources limitées et les attaques récurrentes contre notre fondation, nous avons pu obtenir des résultats notables, et nous restons confiant que notre action mènera à des changements positifs dans la région.

Nous souhaitons rendre hommage aux hommes et aux femmes exceptionnels sans lesquels notre travail ne serait pas possible. Nous sommes chaque jour honorés par leur courage et leur sens du sacrifice, car ils risquent souvent leur vie et leur liberté pour défendre les droits de l'homme dans leur pays. Nous remercions également les experts indépendants de l'ONU et le personnel dévoué du Haut-Commissariat aux droits de l'homme pour leur collaboration durable et fructueuse avec notre fondation.

Le Conseil d'administration d'Alkarama


Algérie

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Djibouti

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Jordanie

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Mauritanie

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Palestine

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Arabie Séoudite

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Emirates Arabes Unis

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Ces chiffres représentent les activités d’Alkarama dans la région et ne reflètent pas nécessairement la gravité de la situation des droits de l’homme dans chaque pays.


 

Détails des communications par procédure.

 

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