Yémen: un rapport de l'ONU accuse l'Arabie saoudite, les EAU et les Houthis d'avoir commis des crimes

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Un rapport publié par le Comité des sanctions du Conseil de sécurité affirne que toutes les parties qu conflit au Yémen continuent de commettre de graves violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme, y compris des attaques aveugles contre des civils, des disparitions forcées et des actes de torture.
Depuis le déclenchement du conflit armé au Yémen, Alkarama suit la détérioration de la situation des droits de l'homme dans le pays, avec la poursuite de la guerre, l'absence de l'état de droit et la prévalence d'un climat d'impunité. Depuis des années, Alkarama soumet des dizaines de plaintes individuelles aux procédures spéciales des droits de l'homme des Nations Unies, concernant des violations commises par diverses parties au conflit dans le pays, notamment des détentions arbitraires, des disparitions forcées et des actes de torture.
Des rapports ont également été présentés lors de l'Examen Periodique Universel ( EPU) , mettant en évidence la situation des droits de l'homme dans le pays.
Selon le rapport de l'ONU (S / 2021/79), l'équipe d'experts continue d'enquêter sur les cas d'arrestations, de détentions arbitraires, de disparitions forcées et de torture dans lesquelles les forces des Émirats arabes unis ont été impliquées au Yémen. L'équipe a reçu des preuves de la détention de personnes dans les sites suivants sous le contrôle de ces forces: Balhaf (Shabwa), qui est dirigée par la société française Total, accusée d'avoir participé à la dissimulation des crimes de détention et de torture sur place, et l'aéroport international Al-Rayyan (Mukalla), ainsi qu'un emplacement près du port pétrolier de Dhabba (Shahr, Hadramout).

Selon le rapport, les Émirats arabes unis soutiennent une entité qui menace la sécurité et la stabilité du Yémen et va à l'encontre de l'esprit de la résolution 2216 (2015), qui appelle les États membres à s'abstenir d'entreprendre des actions qui compromettent l'unité, la souveraineté, l'indépendance du Yémen, ainsi que son intégrité territoriale et la légitimité du Président du Yémen, faisant référence au Conseil de Transition du Sud  et à ses formations militaires soutenues par les Emirats arabes unis. 
Le rapport déclare également que: "Les Émirats arabes unis sont membres de la Coalition tentant de restaurer la légitimité au Yémen, mais son soutien au Conseil de Transition du Sud mine le gouvernement yéménite."
Selon le rapport du Groupe d'experts, ont été documentés des cas d'arrestations, de détentions, de mauvais traitements et de torture de onze femmes aux mains des Houthis, dont trois femmes qui ont été violées à plusieurs reprises pendant leur détention.

Suspension de la vente  d'arme

La publication du rapport coïncide avec l'annonce par l'administration du président américain, Joe Biden, de suspendre temporairement les ventes d'armes à la fois à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, dans le contexte de la guerre au Yémen, et ceci afin de « revoir ces accords et de s'assurer qu'ils servent à faire progresser nos objectifs stratégiques et nos politiques étrangères », selon le secrétaire d'État Anthony Blinken.
Cette étape intervient après que Biden se soit engagé pendant sa campagne électorale à empêcher l'utilisation d'armes américaines dans les opérations militaires lancées au Yémen par la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite, dans laquelle les Émirats arabes unis sont la deuxième force en importance.

Les Houthis et le gouvernement


Le rapport indique que les Houthis continuent de recruter des enfants pour les combats et ont aussi recours à l'utilisation généralisée des mines terrestres, ce qui constitue une menace constante pour les civils et contribue au déplacement des populations.
En résumé, le rapport du Comité des sanctions du Conseil de sécurité a révélé trois principaux facteurs contribuant à la catastrophe humanitaire au Yémen, en plus desquels s'ajoute le profit économique de toutes les parties yéménites, y compris le gouvernement internationalement reconnu. Tout cela nuit à la sécurité humaine au Yémen et viole de manière continue les droits de l'homme  et le droit international humanitaire en toute impunité.

Enfin, le rapport affirme que de plus en plus de preuves confirment que des individus ou des entités en Iran fournissent aux Houthis de grandes quantités d'armes et de composants.
En décembre 2020, le Comité d'experts éminents indépendants du Conseil des droits de l'homme sur le Yémen a appelé à la fin de l'impunité, à des sanctions, ainsi qu'au renvoi de la situation au Yémen devant la Cour pénale internationale.