Articles pour Syrie

Awad Jassem Al-Abbas, 36 ans, habite avec sa femme et ses quatre enfants à Al-Dmaier, Reef Damas, en Syrie. Le 14 mai 2011, une cinquantaine d'agents des services de renseignement des forces aériennes de Damas ont débarqué chez lui sans mandat d'arrêt ou de perquisition pour arrêter son frère Hussein, un militant politique qui a participé dernièrement à l'organisation de manifestations pacifiques dans la banlieue de Damas. Hussein était absent ce jour-là. Aussi, les agents ont "pris en otage" Awad et l'ont emmené vers une destination inconnue.

Banias, le 28 mai 2011. Il est trois heures de l'après-midi quand Issam Sayouh, agent de la sécurité militaire, se présente chez Annas Darwish Ammar accompagné de dix hommes qu'il fait attendre au bas de l'immeuble pour n'éveiller aucun soupçon. Avant que les manifestations ne commencent, Issam Sayouh travaillait à la raffinerie de Banias avec le père de celui qu'il s'apprête à arrêter.

 

Depuis le début des manifestations, le nombre d'arrestations suivies de disparitions forcées de manifestants et de militants pacifiques ne cesse d'augmenter dans le cadre d'une vague de répression menée par les autorités syriennes. Cette pratique, qui tend à se systématiser, expose les détenus enlevés à un risque accru de tortures.

 

 

Depuis le début des manifestations en Syrie, des centaines de détentions arbitraires, de disparitions forcées et de violations des droits de l'homme ont été, et continuent d'être commises par les autorités dans l'impunité la plus totale.

Alkarama s'est récemment rendue dans les régions de Wadi Khaled et d'Akkar, au nord du Liban, où de nombreux Syriens se sont réfugiés depuis le début des manifestations. Cette visite nous a permis de récolter des informations sur les violations des droits de l'homme en Syrie dont ont témoigné ou souffert ces personnes. Pour des raisons de sécurité, leur identité ne peut pas être dévoilée.

Aux milliers de violations des lois internationales commises par les autorités syriennes depuis le début des événements s'ajoutent les cas de treize défenseurs des droits de l'Homme, membres de l'Organisation démocratique assyrienne (ODA), persécutés par les services de sécurité.

Le 23 mai dernier, Alkarama a adressé un appel urgent à la Haute commissaire des droits de l'homme, Mme Navanethem Pillay, lui demandant de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU afin qu'il requiert l'ouverture d'une enquête par la Cour pénale internationale sur les meurtres de civils commis au cours des événements actuels en Syrie.

Pour la première fois depuis le début des événements le 15 mars 2011, la vague de répression touche Salamiya, ville à majorité alaouite de l’Ouest de la Syrie. Alkarama a ainsi reçu confirmation de 30 cas d’arrestation, soumis le 11 mai 2011 au Rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression. Parmi les personnes arrêtées se trouve un homme âgé de 70 ans, Hassan Zahra, ancien prisonnier politique et président du parti interdit d’opposition socialiste.

De nombreux corps présentant des traces de torture ont été découverts le 16 mai 2011 dans trois fosses communes à Daraa, où l'armée est entrée le mois dernier pour réprimer les manifestations pacifiques.

Accusés d’ « inciter à protester et à répéter des slogans minant la réputation de l’Etat », 27 manifestants ont encore été arrêtés à Daraa le 2 mai 2011 et déférés au procureur général en application du décret