Articles pour Maroc

Le 21 décembre 2010, les sept membres dirigeants du mouvement Al Adl Wal Ihssan (Justice et Bienfaisance) qui avaient été arrêtés au mois de juin 2010 ont été jugés. Inculpés pour « appartenance à une organisation non autorisée », « association de malfaiteurs », « torture » et « enlèvement et détention d’une personne », le tribunal de Fès les a acquittés et ils ont été libérés.

MM. Rachid Tayane, Ahmed Daftare et Said Azzame ont tous les trois été arrêtés à Mohammedia (situé à 20km de Casablanca) entre le 31 octobre et 1er novembre 2010 par des agents des services de sécurité en civil sans mandats d'arrêt. Emmenés vers un endroit inconnu, leurs familles ne savent pas où ils sont détenus et quel sort leur est réservé.

M. Abderrahim El-Ati a été arrêté le 9 février 2010 à Azemmour de manière très brutale et placé en garde à vue dans le commissariat local. Moins de deux heures plus tard, il décédait.

Alkarama a informé le 8 décembre 2010 le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires pour lui demander d'intervenir auprès des autorités marocaines afin que celles-ci ordonnent une enquête sur les circonstances exactes du décès de M. Al-Ati, en identifient les auteurs et les fassent traduire devant la justice.

A l’occasion d’un transfert le 9 octobre 2010 vers la prison centrale de Kenitra, plus d’une centaine de détenus ont été victimes de tortures. Parmi eux figure Youssef Al-Khammal, victime – comme d'autres – de représailles en raison de leurs protestations contre leur condamnation à la suite de procès inéquitables pour des motifs politiques et contre les conditions de leur détention.

M. Abou Elkassim BRITEL, citoyen italien d’origine marocaine, a été victime d’une « restitution extraordinaire » impliquant à la fois les autorités pakistanaises, américaines et marocaines. En mars 2002, il avait été arrêté au Pakistan, remis au autorités américaines puis marocaines. Après une détention d'un an au secret, il a été libéré sans jugement. S'apprêtant à quitter le Maroc pour retourner en Italie, il a de nouveau été arrêté et condamné à 15 ans de prison sur la base d'aveux soutirés sous la torture.

M. Azdine Braik a été enlevé le 30 octobre 2010 dans la rue à Fès, MM. Abdellatif Kouibaat et Badr Kounine ont, quant à eux, été kidnappés le 27 octobre 2010 dans un lieu public à Casablanca. Tous trois ont été emmenés par des agents en civil vers une destination inconnue et ont disparu depuis. Leurs familles craignent qu'ils ne soient torturés.

M. Abdellatif Akhdife Ben Bouchaib a été enlevé le 17 octobre 2010, devant son domicile familial par des agents des services de sécurité en civil qui l'ont emmené à bord d'un véhicule vers une destination inconnue.

Alkarama a adressé le 25 octobre 2010 un appel urgent au Groupe de travail sur les disparitions forcées lui demandant d'intervenir auprès des autorités marocaines afin qu'ils fassent libérer M. AKHDIFE ou de le placer sous la protection de la loi.

Le transfert de près de 100 détenus de différentes prisons vers le pénitencier de Kenitra, le 9 octobre 2010, s'est effectué dans une violence démesurée. A leur arrivée dans la prison centrale de Kenitra, les gardiens les attendaient pour leur faire subir des coups et des tortures.

A l’aube du samedi 9 octobre 2010, entre 89 et 140 détenus islamistes, selon les sources, de plusieurs prisons marocaines ont été transférés vers la prison de Kenitra. Ce transfert a eu lieu d’une manière simultanée et s’est effectué selon le même modus operandi :

M. Mohamed Botachbaqut a été arrêté le 21 septembre 2010 à l’aéroport de Nador par des agents  en civil, alors qu’il s’apprêtait à embarquer avec sa famille en direction de Bruxelles. Il a été emmené vers une destination inconnue et sa famille n'a aucune nouvelle de lui depuis.

Alkarama a adressé le 11 octobre 2010 un appel urgent au Rapporteur spécial sur la torture lui demandant d'intervenir auprès des autorités marocaines afin que celles-ci le libèrent ou le placent  sous la protection de la loi.

Sept membres dirigeants du mouvement Al Adl Wal Ihssan (Justice et Bienfaisance), une organisation autorisée par la loi, ont fait l'objet au mois de juin 2010 d'arrestations arbitraires et ont subi de graves tortures. Ils sont depuis détenus à la prison de Fès en attente de leur procès.

Alkarama a saisi le Rapporteur spécial des Nations unies contre la torture de leur situation en le priant d'intervenir auprès des autorités marocaines afin qu’elles procèdent à une enquête exhaustive et impartiale sur les faits de torture clairement établis.