Soudan : Libération de quatre militants politiques détenus arbitrairement

جمال الدين الشهيد_إبراهيم غندور _محمد الجزولي_جمعة عريس فضل الله

Alkarama a confirmé que les autorités soudanaises avaient libéré quatre détenus politiques, à la suite de décisions de justice les acquittant de toutes les charges retenues contre eux. Alkarama avait soumis leurs cas aux mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies.

Parmi les victimes figurent l’ancien ministre des Affaires étrangères Ibrahim Ahmed Abdul Aziz Ghandour, le chef du « Parti de l’état de droit et du développement », M. Mohammed Ali Abdullah al-Jazouli, le militant des droits de l’homme Djuma Aris Fadlallah HAMDI, qui ont tous trois été libérés le 7 avril 2022, ainsi que le général de brigade Gamaleldeen Al Shaheed, qui a été libéré plus tard le 14 avril.

Les familles des détenus ont remercié Alkarama pour leur solidarité et pour avoir défendu leurs proches.

Gamaleldeen Al Shaheed

Le 10 mars 2022, Alkarama avait adressé au Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (GTDA) le cas du Général de brigade Gamaleldeen Mohammed Ahmed Hamza (Gamaleldeen Al Shaheed). Il était détenu arbitrairement depuis son arrestation le 29 juin 2020 par des membres du renseignement militaire dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhan.

Al Shaheed a été arrêté à son domicile sans mandat d’arrêt et emmené au quartier général du renseignement militaire, avant d’être transféré dans l’un de leurs centres de détention à Khartoum. Al Shaheed a été détenu pendant cinq mois sans aucune connaissance des accusations portées contre lui et sans procès.

Il a ensuite été transféré à la prison d’Al-Huda, dans la banlieue d’Omdurman (Khartoum), le 18 décembre 2020, puis a comparu pour la première fois devant une autorité judiciaire qui l’a informé qu’il était jugé pour « atteinte à l’ordre constitutionnel ».

Ibrahim Ghandour et Mohammed Al-Jazouli

Le 4 février 2022, Alkarama a déposé des plaintes auprès de la WGAD au nom de l’ancien ministre des Affaires étrangères, M. Ibrahim Ahmed Abdelaziz Ghandour, et du chef du « Parti de l’État de droit et du développement », M. Mohamed Ali Abdalla Al Jazouli, tous deux arrêtés arbitrairement mi-2020 par les services de sécurité dirigés par le chef de l’armée, le lieutenant-général Abdel Fattah Al Burhan.

M. Ghandour a été arrêté le 29 juin 2020, à son domicile, par les forces de sécurité affiliées au « Conseil » dirigé par le commandant de l’armée, le lieutenant-général Abdel-Fattah Al-Burhan. Après l’avoir arrêté sans mandat et sans l’avoir informé des raisons de son arrestation, les forces de sécurité l’ont emmené au quartier général de la police à Khartoum. 

Après son arrestation, il a été détenu au secret pendant plusieurs jours, au cours desquels il s’est vu refuser le droit d’informer sa famille de son sort et du lieu où il se trouvait. Il s’est également vu refuser des visites familiales ou d’un avocat jusqu’à plusieurs mois après son emprisonnement.
En octobre 2020, il a été transféré à la prison navale de Cooper (Khartoum), une prison connue pour détenir des prisonniers d’opinion et des opposants politiques. Ghandour a ensuite été renvoyé, à une date inconnue, au siège des services de renseignement à Chandi Park (Khartoum) et accusé d’ « atteinte à l’ordre constitutionnel » quelques semaines seulement après son arrestation.

M. Mohamed Ali Abdalla AL JAZOULI a été arrêté le 14 juillet 2020 devant son domicile par des agents de sécurité en civil lourdement armés, sans mandat d’arrêt et sans même avoir été informé des raisons de son arrestation.

Après une semaine de détention incommunicado, il a été autorisé à informer ses proches qu’il était détenu sans toutefois pouvoir les informer de l’endroit où il se trouvait.
Après deux mois de détention, les services de renseignement ont procédé le 8 décembre 2020 à son transfert à la prison d’Al-Huda (Khartoum), où il a été interrogé en l’absence de son avocat.

Djuma Aris Fadlallah HAMDI, militant des droits humains

Le cas de Djuma Aris Fadlallah HAMDI avait été soumis par Alkarama à la WGAD le 4 janvier 2022. Le militant des droits humains avait été arrêté sur son lieu de travail à Khartoum le 5 juillet 2020 par des membres des forces de sécurité soudanaises vêtus de vêtements civils qui n’avaient présenté aucun mandat d’arrestation.

Lors de son arrestation, la victime avait été sévèrement battue et forcée de monter dans la voiture des forces de sécurité avant d’être emmenée vers une destination inconnue. Djuma Hamdi a ensuite été détenu incommunicado pendant trois mois au cours desquels sa famille s’est vu refuser toute forme de contact avec lui.

Il a ensuite été transféré à la prison « Cooper » dans la ville de Bahri, près de Khartoum, connue pour détenir des prisonniers politiques et des militants des droits de l’homme.

Le Soudan, désormais sous régime militaire, est en état d’urgence constant depuis le renversement de l’ancien président Omar el-Béchir en avril 2019.