
Nous, organisations de défense des droits humains signataires ci-après, exprimons notre vive indignation et notre profonde consternation face au crime odieux perpétré ce 25 août 2025 par l’occupation israélienne, dont les frappes aériennes ont visé le complexe médical Nasser à Khan Younès, provoquant la mort de dizaines de civils, dont cinq journalistes accomplissant leur mission professionnelle et humanitaire de transmission de la vérité et de documentation des violations.
Selon des sources médiatiques et de défense des droits humains, les journalistes tués sont :
Mariam Abou Daqa – journaliste indépendante,
Mohamed Salama – photographe à Al Jazeera,
Hossam Al-Masri – photographe à l’agence Reuters,
Moaz Abou Taha – journaliste collaborateur de NBC,
Ahmad Abou Aziz – journaliste de terrain.
Ce crime intervient à peine quelques jours après l’assassinat ciblé et prémédité du journaliste Anas Al-Sharif, correspondant d’Al Jazeera, exécuté avec quatre de ses collègues lors du bombardement de la tente des journalistes devant l’hôpital Al-Shifa à Gaza. Le bilan des journalistes ainsi exécutés dépasse désormais les 244 victimes.
Cette réalité confirme sans équivoque que le ciblage des journalistes constitue une politique délibérée et systématique de l’occupation, visant à réduire au silence toute voix libre, à effacer la vérité et à éliminer les témoins. Il est regrettable que ces crimes se déroulent dans un silence international coupable, entretenu tant par la communauté que par les organisations internationales.
Nous soulignons ce qui suit : le ciblage intentionnel des journalistes civils constitue un crime de guerre caractérisé, en violation manifeste des Conventions de Genève et du droit international humanitaire. L’immunité reconnue aux journalistes et aux acteurs humanitaires est expressément garantie par le droit international, et toute atteinte à leur encontre relève d’un crime imprescriptible.
En conséquence, les organisations signataires exigent :
L’ouverture d’une enquête internationale, urgente et indépendante, sur ces crimes récurrents, ainsi que la traduction de leurs responsables devant la Cour pénale internationale;
La mise en place immédiate de mécanismes de protection internationale pour les journalistes et les institutions médiatiques dans les territoires palestiniens occupés;
L’intervention des organisations internationales de défense des droits humains et des instances professionnelles, en particulier la Fédération internationale des journalistes et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), afin qu’elles engagent des actions concrètes et rapides, au-delà des simples condamnations, notamment par la proclamation d’une grève générale mondiale de la presse;
La mise en cause pleine et entière de la communauté internationale, et plus particulièrement des États qui soutiennent l’occupation, pour leur complicité dans la couverture de ces crimes et le soutien politique accordé à leurs auteurs;
Le ciblage des journalistes à Gaza illustre une tentative désespérée de museler la vérité et de camoufler les crimes commis. Mais ces atteintes ne feront pas taire la voix libre : le sang des journalistes assassinés demeure un témoignage irréfutable de l’échec de l’occupation à étouffer la vérité.
Organisations signataires :
Organisation Voix Libre pour la défense des droits humains — France
Organisation internationale AFDI (International EFDI) — Belgique
Al-Shehab Center for Human Rights — Londres
Association des Victimes de la Torture — Genève
Alkarama pour les droits humains — Genève
Al-Tadamun pour les droits humains
Justice for Human Rights (JHR)
Human Rights Monitor — Londres
Cedar pour les droits humains — Liban
Tawasul pour les droits humains — La Haye
Conseil des droits des Égyptiens — Genève
Observatoire arabe pour la liberté des médias
Fondation Najda