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Me Tarek CHINDEB

Le 22 février 2022, Alkarama s’est adressé au Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats pour l’informer des menaces et intimidations dont est victime l’avocat libanais Tarek Chindeb connu pour son engagement à défendre les droits de l’homme dans son pays.

Inscrit au Barreau de Tripoli depuis 2009, Me Tarek Chindeb assiste depuis de nombreuses années les victimes de violations des droits de l'homme au Liban ainsi que les réfugiés syriens dans le pays auxquels il apporte régulièrement une assistance juridique. Il a également publiquement dénoncé l'implication du Liban dans le conflit syrien par le biais des milices du Hezbollah et la corruption au plus haut niveau de l'État.

C’est en raison de son engagement qu’il est devenu l’une des cibles privilégiées des services de sécurité libanais. Ainsi, dans une volonté de l’empêcher d’accomplir son devoir professionnel, tous les bâtiments relevant de la sureté générale dans lesquels ses clients étaient détenus, lui ont été interdits d’accès suite à une décision du Major général.

Malgré ces restrictions, il a continué à mettre en cause la responsabilité de certains chefs militaires dans de nombreuses exactions comme l’exécution sommaire de réfugiés syriens dans les camps d'Arsal, à l'est du Liban, raison pour laquelle il a fait l’objet, en représailles, de poursuites devant le tribunal militaire de Tripoli.

La pression contre lui s’est encore accentuée lorsqu’il a dénoncé le mois d'août 2021 les menaces du Hezbollah contre le procureur chargé d'enquêter sur l'affaire de l'explosion du port de Beyrouth. Les harcèlements, y compris judiciaires, et autres menaces se sont alors multipliés le contraignant, pour sa sécurité, à fuir à Istanbul où il poursuit actuellement ses activités de défenseur des droits de l'homme.

C'est dans ces circonstances qu'il a appris l'existence d’un mandat d'arrêt émis contre lui par des magistrats libanais sur la base de divers prétextes et accusations qu’il estime totalement infondés et de politiquement motivés.

Me Tarek Chindeb qui a souvent collaboré avec Alkarama pour lui fournir des informations sur la situation des victimes de violations des droits de l’homme dont il a eu à connaitre, l’a malheureusement sollicité cette fois, à partir de son exil forcé, pour lui soumettre sa propre situation.

Le 22 février 2022, Alkarama a donc saisi le Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats ainsi que le Rapporteur spécial pour les défenseurs des droits de l’homme pour les informer et pour les appeler à enjoindre aux autorités libanaises de cesser toute action de représailles à l’encontre de tous les avocats au Liban afin qu’ils puissent exercer leur activité en toute indépendance et sécurité.