Genève : Alkarama participe à un colloque sur la répression en Tunisie en marge de la 52e session du Conseil des droits de l'homme
Le directeur d'Alkarama, avocat Rachid Mesli, a participé à un colloque sur la situation des droits de l'homme en Tunisie, organisé par l'Association des Victimes de la Torture (AVTT) en marge de la 52e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies.
Dans son intervention lors de la conférence, l'avocat Mesli a expliqué que l'autorité de Kaïs Saïed semble être bien pire que celle de l'ère de Ben Ali compte tenu de la répression a l'encontre des avocats et des juges et l'atteinte aux libertés politiques et civiles. Soulignant que le coup d'État de Saïed a torpillé les progrès réalisés par la Tunisie dans le domaine des droits de l'homme après la révolution pacifique, Mesli a dénoncé les atteintes dont le pays est témoin a l'encontre les avocats et les militants politiques.
Il a également évoqué la détérioration des droits de l'homme en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et en Algérie, et l'utilisation de la bannière de la guerre contre le terrorisme pour cibler séverement et attaquer les défenseurs des droits de l'homme et les opposants politiques. Il a appelé à mettre un terme aux politiques ciblant les défenseurs des droits de l'homme sous prétexte de guerre contre le terrorisme.
Cela survient à un moment où la Tunisie assiste à une escalade de la campagne de répression contre la société civile et les opposants politiques au président Kaïs Saïed ce qui a poussé le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme à exprimer son inquiétude. Par l'intermédiaire de son porte-parole, Jeremy Lawrence, il a été signalé que neuf personnes avaient été arrêtée et que certaines d'entre elles étaient détenues pour des raisons de sécurité et de corruption.
Alkarama a appris que parmi les détenus figurait le juge Bachir Akremi, au sujet duquel Alkarama et l'Association des victimes de la torture en Tunisie (AVTT) ont porté plainte auprès du Rapporteur spécial des Nations unies sur l'indépendance des juges et des avocats, afin de l'informer qu'il a fait l'objet d'intimidations et de représailles dans l'exercice de ses fonctions et de plusieurs mesures arbitraires y compris son arrestation et sa suspension.
Un autre juge, avocat, éminent homme d'affaires, directeur d'une station de radio et dirigeant du parti islamiste Ennahda a également été arrêté.