
Dans une affaire qui suscite une vive inquiétude parmi les organisations de défense des droits humains, les autorités malaisiennes ont détenu Marwan Mohamed Magdy Osman Ahmed, un étudiant universitaire égyptien résidant en Malaisie, après qu’il ait inscrit des slogans de protestation sur les murs extérieurs de l’ambassade d’Égypte à Kuala Lumpur. Ses messages appelaient à l’ouverture du passage de Rafah et exprimaient sa solidarité avec le peuple de Gaza assiégé.
La protestation pacifique de Marwan était une expression symbolique de soutien aux civils de Gaza. Cependant, l’ambassade d’Égypte a qualifié son action de « menace pour la sécurité nationale » et a déposé une plainte formelle l’accusant de « haute trahison », selon les déclarations de la police malaisienne.
Marwan est actuellement détenu par les autorités malaisiennes, tandis que des procédures judiciaires sont en cours, qui pourraient aboutir à son renvoi forcé en Égypte, une mesure que les organisations signataires considèrent comme une grave violation du principe de non-refoulement. Un tel acte l’exposerait vraisemblablement à la détention arbitraire, à la torture et à un procès inéquitable, notamment compte tenu du bilan internationalement documenté de l’Égypte en matière de violations massives des droits humains, incluant l’usage systématique de la torture, les disparitions forcées et l’absence de garanties pour un procès équitable des détenus politiques.
En tant qu’organisations internationales de défense des droits humains, nous appelons le gouvernement malaisien à respecter ses obligations en droit international, notamment la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, dont la Malaisie est partie.
Nous exhortons en particulier la Malaisie à se conformer à l’Article 3(1) de cette Convention, qui stipule : « Aucun État partie ne doit expulser, refouler ou extrader une personne vers un autre État lorsqu’il existe des raisons substantielles de croire qu’elle serait en danger d’y être soumise à la torture. »
Compte tenu du risque élevé de torture et de mauvais traitements que Marwan encourt s’il est renvoyé en Égypte, le gouvernement malaisien porte l’entière responsabilité de sa sécurité et de son bien-être.
Les organisations signataires de cette déclaration exigent que la Malaisie suspende immédiatement toute procédure d’extradition et s’abstienne de remettre Marwan aux autorités égyptiennes, afin d’éviter toute complicité dans ce qui constituerait une violation grave et sans précédent des droits humains.
Organisations signataires :
🔹 AVTT – Association des Victimes de la Torture – Genève
🔹 EFDI International – Belgique
🔹 JHR – Justice for Human Rights – Turquie
🔹 Alkarama pour les droits humains – Genève
🔹 SHR – El-Shehab pour les droits humains – Londres
🔹 CEDAR Centre d’études juridiques – Liban
🔹 Human Rights Solidarity – Genève
🔹 Human Rights Monitor – Londres
🔹 Free Voice – France
🔹 Tawasul pour les droits humains – Pays-Bas
🔹 Conseil des droits égyptiens – Genève