Arabie saoudite : Peine de prison de 8 ans pour Dr Al-Khodr, l'un des co-fondateurs de l'ACPRA

KSA Abdulkarim Al Khodr

Abdulkarim Al-Khodr, éminent défenseur des droits de l'homme saoudien, a été condamné aujourd'hui une peine de huit ans de prison et à une interdiction de voyager de 10 ans. Alkarama est extrêmement préoccupée par les actes de représailles dont sont victimes les défenseurs des droits de l'homme de l'Association saoudienne pour les droits civils et politiques (ACPRA), notamment ceux qui collaborent avec les Nations unies. Alkarama demande la libération de Dr Al-Khodr qui est uniquement détenu pour ses activités de défenseur des droits de l'homme.

Professeur de droit comparé, Dr Al-Khodr est l'un des co-fondateurs de l'Association saoudienne pour les droits civils et politiques (ACPRA) et s'est évertué pendant plusieurs années à promouvoir une réforme judiciaire et consitutionnelle et à protéger les droits civils et politiques dans le royaume.

Persécution et actes de représailles
Au cours des dernières années, Dr Al-Khodr et sa famille ont été victimes de mesures de harcèlement et d'intimidation à de nombreuses reprises. Deux de ses fils, Thamer Abdulkarim Al Khodr et Jihad Abdulkarim Al Khodr ont été arrêtés en mars 2010 et en mars 2011.

Tout au long de l'année 2012, Dr Al-Khodr a été convoqué plusieurs fois pour être interrogé sur ses activités au sein de l'ACPRA, notamment le travail de documentation que l'organisation effectue sur les violations des droits de l'homme commises par les autorités, ses déclarations publiques et ses contacts à l'intérieur et à l'extérieur du Royaume.

Condamnation et actes d'intimidations à l'encontre de l'avocat du Dr Al-Khodr
Dr Al-Khodr a été condamné aujourd'hui à une peine de 8 années de prison et une interdiction de voyager de 10 ans. A peine le verdict prononcé, son avocat Abdulaziz Al-Shbaily a été interpellé par les services de renseignement saoudiens pour avoir dit au juge que les accusations portées à l'encontre de ses clients n'étaient pas de nature à les condamner à des peines de prison.
Il ne fait aucun doute que la condamnation du Dr Al-Khodr est directement liées à ses activités de défenseur des droits de l'homme au sein de l'ACPRA.

Alkarama a soumis aujourd'hui son cas à la Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits de l'homme de l'ONU afin qu'elle intervienne auprès des autorités saoudiennes en leur rappelant leur obligation de respecter et de protéger le travail des défenseurs des droits de l'homme. Nous appelons les autorités saoudiennes à mettre un terme à toute forme de persécution à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme, en particulier ceux qui coopèrent avec les mécanismes onusiens des droits de l'homme, conformément à la Résolution 12/2 du Conseil des droits de l'homme adoptée alors que l'Arabie Saoudite était membre du Conseil.