Alkarama a participé à l'ouverture du Forum mondial du peuple du Turkestan oriental, organisé à Istanbul sur une durée de trois jours, visant à commémorer la lutte du peuple ouïghour du Turkestan oriental contre l'occupation chinoise, avec la participation de délégations du monde entier.
La cause du Turkestan oriental figure parmi les causes humanitaires négligées. Situé au cœur de l'Asie centrale, cette région est habitée par le peuple ouïghour, appartenant aux peuples turciques. Les autorités chinoises, cependant, désignent cette région sous le nom de "Xinjiang", signifiant "nouvelle frontière", dans le but de faire croire qu'il s'agit d’une zone inhabitée.
La République populaire de Chine s'est rendue coupable de multiples exactions, incluant massacres et déplacements forcés, et a infligé au peuple musulman du Turkestan les formes de persécution les plus cruelles. Ces autorités ont, en outre, aboli l'usage de l'alphabet arabe, utilisé par les musulmans de la région pendant plus de mille ans, et ont procédé à la destruction de 730 000 ouvrages en langue arabe, y compris des exemplaires du Saint Coran. Ces dernières années, plus d'un million de musulmans, pour la plupart ouïghours, ont été détenus dans des camps de rééducation, sous couvert de réhabilitation culturelle et d'endoctrinement politique, visant à éradiquer leur identité islamique.
Activité d'Alkarama
A plusieurs reprises, Alkarama a mis en lumière la situation des Ouïghours en déposant notamment plusieurs plaintes au sujet des activistes arrêtés dans des pays arabes, avertissant des risques que comportent leur déportation vers la Chine.
Le 2 février 2016, Alkarama a adressé un appel urgent à la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les questions relatives aux minorités, sollicitant son intervention auprès des autorités des Émirats arabes unis afin qu'elles renoncent à l'expulsion de deux musulmans ouïghours, Shemsi Ahmed Abdumijit et Wumaier Jiang Aikemilai, qui risquaient la peine de mort en cas d'extradition vers la Chine.
Auparavant en 2009, Alkarama avait déjà soumis aux Nations Unies le cas de deux Ouïghours, Abdelsalim Salim, âgé de 35 ans, et Akbar Omar, âgé de 33 ans, arrêtés aux Émirats arabes unis et condamnés à des peines de prison pour des accusations de terrorisme. Par la suite, ils ont été extradés vers la Chine, où ils ont été de nouveau condamnés pour terrorisme avant d'être exécutés.
Le 13 janvier 2022, Alkarama a adressé une lettre au Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, sollicitant son intervention urgente auprès des autorités saoudiennes afin de les dissuader d'extrader vers la Chine M. Waili Aimoudoula et son compagnon M. Ruze Nuermaimaiti, deux membres de la minorité musulmane ouïghoure, arrêtés par la police saoudienne à La Mecque le 20 novembre 2020.
Alkarama s'engage à poursuivre la défense des droits de la minorité musulmane ouïghoure en Chine jusqu'à ce que ceux-ci puissent pleinement exercer leurs droits conformément aux principes du droit international des droits de l'homme.